Alors que le commerce de l’ivoire est interdit, celui des éléphants va bon train. Entre 2012 et 2018, sous le régime de Mugabe, le Zimbabwe a vendu 93 jeunes éléphants à la Chine et quatre aux Emirats arabes unis, souligne la ministre de l’Environnement et du Tourisme Priscah Mupfumira dans The Chronicles. Les bêtes ont été vendues entre 13 500 et 41 500 dollars, ce qui a rapporté au total 2,7 millions de dollars au pays.
Trop d’éléphants ?
Si la pratique semble courante, c’est peut-être la première fois que le Zimbabwe parle ouvertement de la vente de ses éléphants. L’annonce survient alors que le pays milite pour l’allègement de l’interdiction du commerce de l’ivoire mise en place depuis 1990 par la Convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES). Faute de pouvoir écouler son stock d’ivoire estimé à 300 millions de dollars, le Zimbabwe mise sur la vente de ses éléphants de plus en plus nombreux selon les chiffres officiels.
Le Zimbabwe a maintenant 85 000 éléphants, alors que notre capacité d’accueil est de 55 000. Nous ne pouvons pas les abattre à cause des restrictions de la CITESau « Chronicle »
Une pratique controversée
Même si l’exportation d’animaux sauvages est légale, elle est souvent critiquée pour des raisons éthiques. Les défenseurs de l’environnement contestent notamment les conditions de capture de jeunes éléphants et la procédure d’expédition. Le Zimbabwe n’est pas vraiment transparent sur la vente de ses animaux sauvages et les chiffres avancés semblent bien en deçà de la réalité. Le pays est par ailleurs accusé d’exporter des éléphantaux séparés de force de leurs mères, comme le rapporte National Geographic.
Les deux tiers des éléphants du monde vivent en Afrique. Le continent compte près de 415 000 pachydermes, mais leur nombre chute dramatiquement en raison du braconnage. Ils étaient 12 millions il y a un siècle.
Source France Info
Photo Philippe Guerlet