L’association Code Animal a porté plainte pour « mauvais traitements et défauts de soins » présumés sur les animaux du parc zoologique du Bois d’Attilly. La direction du zoo répond aux accusations.
« C’est un des pires zoos de France. Si ce n’est pas le pire, il est dans le trio de tête. » La phrase est lâchée par Franck Schrafstetter, le président de Code Animal. Cette association de défense de la faune sauvage captive a porté plainte, lundi 26 janvier, contre le parc zoologique du Bois-d’Attilly. Dans la plainte envoyée par courrier au procureur de la République à Melun, l’association met en avant des « mauvais traitements et défauts de soins. »
« Quand on parle de mauvais traitements, ce ne sont pas des maltraitances au premier sens du terme mais sur les conditions dans lesquels évoluent les animaux », précise le président de l’association. Ce sont des visiteurs qui auraient signalé les conditions de captivités à l’association qui a réalisé un rapport en juillet dernier.
Date à laquelle la direction départementale de la protection des populations (DDPP) avait justement réalisé un contrôle inopiné. Des signalements de particuliers et d’associations de protection animale avaient alors déjà relevé « des mauvaises conditions de détentions des animaux. »
« Acharnement »
Les services de l’État avaient alors indiqué qu’en dépit « de précédents contrôles, l’exploitant du parc n’a tenu aucun des engagements qu’il avait pris auprès des services de l’État, qui y ont relevé de nombreuses non-conformités. “ Faux tranche Madeleine Mille : “Nous faisons des travaux, tout est prévu et nous avançons mais il faut du temps” , explique la gérante du parc zoologique qui évoque un “acharnement”.
Depuis le mois de juillet, Jean-Claude Lemaire est arrivé en tant que chef animalier au parc. “Il y a beaucoup de travail car c’est un parc vieillissant” , concède-t-il. “Ces contrôles réalisés sont bénéfiques car ils vont dans le sens d’une amélioration.” Et d’ajouter : “Par le passé, il y a eu des manques mais nous sommes de bonne volonté.”
Le responsable animalier évoque par exemple la sécurisation à l’arrière des enclos pour le travail des soigneurs “avec une priorité donnée à la fauverie” mais également des changements concernant l’aménagement des loges – les espaces où s’abritent les animaux – ou encore l’alimentation.
D’après l’association Code Animal, “les animaux présents dans ce parc présentent des signes de mal-être.” Le rapport à la base de la plainte s’appuie sur des constatations d’un biologiste de la Born free foundation et des vérifications d’une ONG spécialiste des primates.
Il pointe – entre autres – une absence de “végétation” , “une superficie très restreinte” ou des observations de »troubles du comportement. « On ne peut pas donner de diagnostic sans examiner les animaux, pointer des éventuelles carences ou trouble du comportement sans être à leur contact », répond Jean-Claude Lemaire.
« Mon travail consiste à faire des changements en profondeur au parc », conclut le chef animalier. Et faire en sorte que les animaux évoluent le mieux possible en captivité. C’est notre priorité. « A l’heure où nous bouclons ces pages, le ministère public n’avait pas encore eu connaissance de la plainte.