Décarbonation des activités maritimes, changement de braquet dans la lutte contre la pollution plastique, durcissement des règles contre la pêche illégale, aires de protection des océans. Sur chacun de ces dossiers, les Etats n’ont pas été avares d’engagements à Brest. Voici les plus importants.
Le transport maritime vers la décarbonation
– Les quatre majors européens du transport par conteneur que sont CMA CGM, Maersk, Hapag-Lloyd et MSC se sont ralliés au label Green Marine Europe qui totalise 22 armateurs européens. Il les engage à respecter des normes environnementales strictes sur leurs émissions de gaz à effet de serre.
– Onze grands ports européens et mondiaux se sont engagés à fournir en électricité les navires en escale pour limiter leurs rejets de CO2 et réduire la pollution de l’air.
– En Méditerranée, tous les pays riverains et l’Union européenne demanderont à l’Organisation maritime internationale (OMI) la création d’une zone à faibles émissions de soufre sur toute cette mer au 1er janvier 2025.
– La France et la Colombie vont emmener une coalition internationale pour le « carbone bleu ». Il s’agit d’aider à financer la restauration d’écosystèmes côtiers qui captent le CO2, comme les mangroves et les herbiers de posidonie.
Pollution plastique : les états à l’offensive
– Les Etats-Unis soutiennent le lancement de négociations, sous l’égide de l’ONU, en vue d’aboutir à un accord international contre la pollution du plastique. Ils rejoignent la dizaine de pays et les 27 de l’Union européenne engagés dans cette démarche.
– La Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) a rejoint la Banque européenne d’investissement (BEI) et les banques de développement française (AFD), allemande (KfW), italienne (CDP) et espagnole (ICO) dans le doublement de ses financements en faveur de la Clean Oceans Initiative qui oeuvre à la réduction de la pollution plastique. Leurs engagements totaliseront 4 milliards d’euros d’ici à 2025.
– La Grèce, l’Italie, la Colombie, la Corée du Sud, la Ville de Paris et la région maritime de Grèce Centrale ont rejoint l’« engagement mondial pour une nouvelle économie des plastiques », emmené par la navigatrice Ellen MacArthur, qui compte 500 signataires du monde entier dont 250 entreprises.
– L’Inde et la France ont engagé une initiative à visée multilatérale sur l’élimination de la pollution due au plastique à usage unique.
– Le groupe CMA CGM a pris la décision de ne plus transporter de déchets plastiques sur l’ensemble de ses navires à compter du 1er juin prochain.
Pêche illégale : l’Accord du Cap sauvé
– Il manquait six pays à l’appel pour que puisse entrer en vigueur, avant la date butoir d’octobre 2022, l’Accord du Cap de 2012 qui a établi des normes mondiales de sécurité à respecter par les navires de pêche. Ce n’est plus le cas depuis le One Ocean Summit. La ratification de l’accord élaboré par l’Organisation maritime internationale, qu’ils ont officiellement annoncée à Brest, permettra de mettre hors service les bateaux poubelle qui écument les mers et ravagent leurs fonds.
– Plusieurs Etats de l’Union européenne, dont la France et l’Italie, se sont engagés à mobiliser leur marine pour renforcer la surveillance de la pêche illégale.
– Deux nouveaux pays ratifieront l’accord international porté par la FAO et en vigueur depuis 2016 qui permet de mieux contrôler les activités de pêche dans les ports de débarquement.
Biodiversité : l’Europe en figure de proue
– Plus de 30 pays supplémentaires ont rejoint la Coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples lancée au One Planet Summit de janvier 2021. Désormais, ils sont 83 à porter l’objectif de protéger 30 % des terres et des mers du monde d’ici à 2030.
– Les Etats de l’Union européenne et 16 autres pays ont lancé la Coalition pour une haute ambition pour la biodiversité en haute mer qui doit pousser à la conclusion, dès cette année, d’un accord mondial de gouvernance de la haute mer et de protection de sa biodiversité.
– La France, l’Espagne, l’Italie et Monaco vont presser l’OMI de créer une Zone maritime particulièrement vulnérable (ZMPV) en Méditerranée. Un espace maritime où la vitesse de navigation sera limitée pour réduire les collisions avec les cétacés.
Source : Les Echos