Sous la pression du lobby agricole, le préfet de Haute-Savoie s’apprête à programmer l’abattage d’une centaine de bouquetins, dont certains exempts de toute maladie. Son projet d’arrêté est mis en consultation publique. Entre 2012 et 2018, 476 bouquetins ont déjà été abattus sur le massif du Bargy : 130 d’entre eux avaient bien été analysés comme séropositifs, porteurs de la brucellose, mais 346 ont été abattus à distance sans vérification préalable de leur éventuelle infection. Nos associations sont prêtes à reprendre le combat pour défendre cet animal protégé par les conventions internationales et le droit français.
Il ne reste qu’un peu plus de 300 bouquetins sur le massif. Le risque de transmission au cheptel domestique est, pour les experts de l’ANSES quasi nul et la prévalence de l’infection a énormément baissé au fil des années : réduite à quasiment zéro dans les zones périphériques du massif, elle est passée de 70% aux environs de 30% dans la zone cœur, ce qui signifie que plus des deux-tiers des bouquetins y sont sains.
Pour Jean-David Abel, vice-président de France Nature Environnement, et Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO, « nous pouvons admettre que l’euthanasie des animaux séropositifs avérés contribue à réduire le foyer infectieux ; mais nous n’acceptons pas l’abattage d’animaux potentiellement sains. C’est inefficace et contre-productif. »
Onze grandes organisations environnementales et montagnardes, représentant plus d’un million d’adhérents, se sont regroupées pour exprimer, à ce stade dans le cadre de la consultation publique, leur profond désaccord à cette nouvelle tentative de massacre de cette espèce emblématique de nos montagnes, orchestrée sous couvert de santé publique.
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