Cette hausse, qui mène la planète vers un fort réchauffement, est majoritairement due aux énergies fossiles, à l’agriculture et aux déchets. L’Europe est la seule région qui parvient à diminuer ses émissions.
Pour illustrer l’ampleur de nos émissions, des scientifiques ont, l’an passé, utilisé l’image d’un seau. Au fil des ans, il se remplit de dioxyde de carbone (CO2) jusqu’à, en 2019, s’approcher dangereusement du bord.
Mais il manquait une donnée : le méthane (CH4), qui ferait en réalité déborder le récipient. Car les émissions du deuxième gaz à effet de serre en termes d’abondance ont augmenté de 9 % entre la période de référence 2000-2006 et 2017, pour atteindre les niveaux les plus élevés jamais enregistrés, selon le deuxième bilan mondial du méthane publié mercredi 15 juillet par près de 90 scientifiques de plus de quinze pays, réunis dans le consortium Global Carbon Project (GCP). De quoi miner les objectifs de l’accord de Paris et conduire la planète vers un fort réchauffement – entre 3 °C et 4 °C d’ici à la fin du siècle.
La principale cause du dérèglement climatique reste le CO2, issu essentiellement de la combustion du pétrole, du gaz et du charbon, et dont les émissions continuent à augmenter. Mais le méthane est responsable de 23 % du réchauffement depuis l’ère préindustrielle. De fait, s’il est moins abondant et perdure moins longtemps dans l’atmosphère (autour de neuf ans), son potentiel de réchauffement est bien plus élevé : vingt-huit fois plus sur un horizon de cent ans et 86 fois plus sur vingt ans….
Suite dans Le Monde/16 juillet
photo : Un troupeau de bovins dans un pâturage en Allemagne. KLAUS OHLENSCHLÄGER / PICTURE ALLIANCE / DPA / AP