Comment les oiseaux, mais aussi certains mammifères et même de simples vers retrouvent-ils leur chemin ? La question intéresse désormais de nombreuses disciplines, de la biologie à la physique.
« C’est distrayant de ne pas savoir ! »
Depuis que les Egyptiens, il y a au moins 4 000 ans, ont utilisé Columba livia pour acheminer des messages, le constat demeure : ces performances restent inexpliquées.
La ritournelle a donc tourné à nouveau à la 10e conférence sur l’orientation animale organisée par le Royal Institute of Navigation qui s’est tenue, du 10 au 12 avril, à Royal Holloway University of London (Royaume-Uni). Mais l’esprit n’était pas à la déprime chez la centaine de participants, représentant la fine fleur de la discipline. Au contraire.
« C’est un domaine en pleine croissance. Les questionnements sont sans fin », résume Miriam Liedvogel, de l’Institut Max-Planck de biologie évolutionnaire (Allemagne), coorganisatrice de cette réunion qui se tient tous les trois ans depuis 1989. « C’est fascinant ! », dit encore, l’œil pétillant, Wolfgang Wiltschko, pionnier et vétéran, à plus de 80 ans, de ce sujet et qui n’a raté aucun de ces rendez-vous. « C’est distrayant de ne pas savoir ! », confirme un autre ancien, Charles Walcott, de l’université Cornell (New York).
Il faut dire que les sous-questions s’enchaînent comme des poupées russes, chacune ayant en soi de l’intérêt. Quels instruments pour se repérer, « carte », « sextant », « boussole » ? Quels signaux utilisés ? Quel(s) organe(s) les détecte(nt) ? Qu’en fait le cerveau ? Dans cet organe, quelles molécules et/ou quels gènes sont impliqués ? S’agit-il d’une capacité innée ou apprise ?….
Suite dans Le Monde daté jeudi 2 mai