La justice se prononce cette semaine sur la responsabilité de deux parcs éoliens de l’Hérault quant à la mort d’espèces protégées. Officiellement, 70 cadavres de faucons ont été retrouvés au pied des éoliennes d’Aumelas depuis 2011. C’est trois fois plus selon France Nature Environnement.
Le tribunal de Montpellier rend deux décisions très attendues cette semaine dans deux dossiers similaires. Des parcs éoliens de l’Hérault sont accusés d’être responsables de la mort d’oiseaux, des espèces protégées. Dans les deux cas, le parquet a requis d’importantes sanctions contre les exploitants de ces parcs. La première décision est prévue lundi 7 avril à 14 heures, elle concerne le parc éolien d’Aumelas près de Montpellier. La seconde est attendue mercredi 9 avril, à 14 heures, pour le parc de Bernagues où la procédure a été lancée après qu’un aigle royal a été retrouvé mort.
Dans le dossier du parc éolien d’Aumelas, parmi les oiseaux retrouvés morts, il y a le faucon crécerellette, un petit rapace qui vit dans les territoires méditerranéens. Olivier Gourbinot, de France Nature Environnemment, rappelle qu’après avoir quasiment disparues dans les années 1980, les populations de faucon crécerellette sont depuis reparties à la hausse.
Un système d’effarouchement sonore pas satisfaisant
Malgré tout, les 31 éoliennes d’Aumelas près de Montpellier représentent aujourd’hui une vraie menace selon lui : « Les éoliennes sont installées dans la zone de chasse de ces oiseaux qui chassent des petites sauterelles, des criquets. Ils volent entre les éoliennes et bien évidemment, les oiseaux finissent par rencontrer les pales ».
Depuis 2011, 70 cadavres de faucons ont été retrouvés au pied de ces éoliennes. D’après l’association, il faut multiplier ce chiffre par trois pour estimer la vraie mortalité et ce, malgré le système d’effarouchement sonore.
« La difficulté avec ce signal sonore, c’est que les oiseaux s’y habituent ».
Olivier Gourbinot, de France Nature Environnementà franceinfo
« Et le signal sonore intervient souvent trop tardivement par rapport à la proximité de l’oiseau avec les pales », explique Olivier Gourbinot.
Le parquet requiert l’arrêt du parc éolien d’Aumelas mais aussi 750 000 euros d’amende pour chacune des neuf sociétés qui l’exploitent. Une telle condamnation serait une première. De son côté, EDF Renouvelables assure que les systèmes d’effarouchement sont en cours d’amélioration et que les impacts mortels ont diminué ces dernières années. EDF Renouvelables a par ailleurs déjà été condamné au civil sur le dossier du parc d’Aumelas.
Source : France Info
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