Le Japon n’est pas parvenu à convaincre la Commission baleinière internationale d’assouplir les règles de la pêche commerciale de ces cétacés.
C’est sur une note plutôt optimiste que s’est conclue la Commission baleinière internationale (CBI) à Florianopolis (Brésil), vendredi 14 septembre. Le sort des gros cétacés ne devrait pas forcément s’en trouver bouleversé, mais la majorité des Etats membres ont fait part de leur préoccupation quant à l’état de santé de leurs populations en adoptant un texte présenté par le Brésil, favorable à leur conservation. Avec l’Argentine, l’Afrique du Sud, le Gabon et l’Uruguay, ce dernier a aussi demandé — comme il le fait en vain depuis vingt ans — la création d’un sanctuaire dans l’Atlantique sud. Sans succès encore une fois, car les blocages demeurent, bien ancrés.
La résolution brésilienne — non contraignante —, intitulée « Déclaration de Florianopolis », affirme que la chasse à la baleine ne se justifie plus économiquement puisque la consommation de sa chair est désormais extrêmement réduite à peu près partout. L’affirmation a beau sembler pleine de sens, elle ne va pas de soi pour autant. Après un rude débat en plénière, quarante membres de la CBI ont voté pour, vingt-sept, contre.
Selon des propos rapportés par l’Agence France-Presse, le résultat de ce scrutin a particulièrement contrarié… Deven Joseph, le représentant d’Antigua-et-Barduda. Ce dernier a dénoncé « une résolution irresponsable, anormale, inconsistante, trompeuse et franchement incorrecte », s’agaçant de l’attitude non consensuelle des antichasse. Non que les habitants des Caraïbes soient tous de grands prédateurs de cétacés, mais de même que nombre de petits pays insulaires du Pacifique ainsi que quelques pays africains, leurs gouvernements se rangent régulièrement aux côtés de leur allié et partenaire en développement : le Japon.
Quotas accordés aux peuples vivant en Alaska
Or, une fois encore, Tokyo a pesé de tout son poids pour tenter d’obtenir un assouplissement de la pêche. Sa proposition s’est attiré, vendredi, 41 votes contre, 27 pour. Le vice-ministre de la pêche japonais, Masaaki Taniai, l’a regretté et a menacé de quitter la CBI. Les représentants nippons souhaitaient faire évoluer la CBI vers un nouveau comité de « la chasse durable à la baleine » et voulaient modifier son mode de fonctionnement….
Suite de l’article de Martine Valo dans Le Monde daté 14 septembre
photo : Trois baleines pêchées par le navire japonais « Nisshin-Maru », le 5 janvier 2014. AP/SEA SHEPHERD AUSTRALIA/TIM WATTERS