L’augmentation de la maladie de Lyme corrobore avec la diminution du nombre de renards roux. Et pour cause, ce mal-aimé de nos campagnes, encore trop souvent considéré comme un nuisible, est pourchassé sans répit. En France, les chasseurs tuent ainsi entre 600 000 et un million de renards chaque année. Alors que les cas de Lyme continuent d’augmenter, et que les agriculteurs déplorent les ravages des rongeurs sur leurs récoltes, il est grand temps d’accorder au goupil tout le respect qu’il mérite pour son rôle inestimable dans la régulation des écosystèmes.
La maladie de Lyme, aussi connue sous le nom de « Borréliose de Lyme », est une zoonose dégénérative qui peut être traitée si elle est diagnostiquée à temps. Malheureusement, encore peu reconnue en France, elle se transforme souvent en maladie chronique. Elle est transmise via une tique infectée par une bactérie du complexe Borrelia burgdoferi.
Nécessitant un taux élevé d’humidité pour vivre, on la retrouve essentiellement dans les forêts, les lisières, les taillis et les bois. Utilisant comme hôtes des animaux vertébrés sauvages tels que les rongeurs ou domestiques, elle se transmet à l’homme lors de ses « repas de sang ». Cela dit, ce n’est pas parce que nous sommes mordus par une tique infectée que l’on attrape obligatoirement la maladie. En effet, cela dépend de la stase de développement (larve, nymphe, adulte).
Moins de 1 % de la population touchée transmet la bactérie à sa descendance, et par voie de conséquence, ces dernières ne sont généralement pas infectantes le temps de la morsure. De plus, 17h à 24h de fixation sur une personne sont requises pour que celle-ci contracte la maladie.
Et même si une tique a terminé son repas, il n’y a que 14 % de risques d’infection. Malgré tout, la borréliose est une maladie grave dont les symptômes varient entre la paralysie musculaire et articulaire, des migraines violentes, des poussées de fièvre, des troubles de l’équilibre, cardiaque, de la vision et neurologiques voire, cas ultime, la mort. Le pic d’activité des tiques s’étend généralement d’avril à juin. Elles redeviennent peu actives à l’automne.
Concernant les facteurs naturels connus à l’origine du développement de Lyme, deux font l’unanimité, dont un plus particulièrement. Premièrement, il y a le réchauffement climatique qui favorise la prolifération des tiques. En 2012, une étude américaine a démontré qu’au cours des trois dernières années, l’augmentation de la maladie de Lyme corroborait avec la diminution du nombre de renards roux.
La prédation du renard, quant à elle, permet la limitation de la contamination en régulant le nombre de rongeurs ; les prélèvements faits sur le terrain concluent qu’il y a moins de tiques dans l’environnement lorsqu’il y a plus de renards. Il est estimé qu’en une année, un renard mange environ 6000 petits rongeurs. On peut donc facilement en déduire son efficacité quant à la préservation de terrains agricoles. Pourtant, les chasseurs tuent en France entre 600 000 et un million de renards chaque année. Aussi, au lieu de lutter en permanence contre le vivant et les moyens de s’autoréguler, plutôt que d’utiliser des pesticides mortifères contre les rongeurs, dévastant nos sols et nos écosystèmes, pourquoi ne pas allier nos forces autour de ce qui est, afin de préserver la vie, notre santé, notre terre ?
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