Le Préfet de Martinique a soumis un projet d’arrêté ré-autorisant la chasse de 11 espèces d’oiseaux, pourtant suspendue en septembre dernier par la justice.
Suite à un recours en référé des associations LPO, ASPAS, AMAZONA, le Carouge, AEVA et ASFA, déposé le 31 août dernier, le Tribunal administratif de la Martinique avait suspendu le 21 septembre 2022 l’exécution de l’arrêté préfectoraldu 19 juillet 2022 relatif à l’ouverture et la clôture de la chasse pour la campagne 2022-2023 dans le département, en tant qu’il autorisait la chasse des espèces suivantes : Pigeon à cou rouge, Moqueur corossol, Pluvier bronzé, Pluvier argenté, Bécassin roux, Chevalier à pattes jaunes, Chevalier semipalmé, Bécasseau à poitrine cendrée, Bécasseau à échasses, Bécassine de Wilson, Maubèche des champs et Sarcelles à ailes bleues.
Compte tenu des éléments relatifs au statut de conservation de ces 12 espèces en Martinique versés au dossier par nos associations, le tribunal avait jugé urgent de suspendre avec effet immédiat leur chasse ouverte depuis le 31 juillet 2022, jusqu’à ce qu’il soit statué au fond sur sa légalité. Sans attendre ce jugement, et suite à des manifestations locales de chasseurs, le préfet de Martinique vient de soumettre un autre projet d’arrêté qui autorise à nouveau la chasse dans les mêmes conditions de 11 des 12 espèces, seul le Bécassin roux étant épargné.
Nos associations invitent les citoyens à participer à la consultation publique en ligne ouverte jusqu’au 8 novembre 2022 pour signifier leur opposition à cet arrêté, et déposera un nouveau recours s’il est publié.
Pour rappel, le juge avait considéré que les quotas de prélèvements fixés par l’arrêté en litige étaient largement excessifs par rapport à la limite de mortalité admissible sans risque d’atteinte à la conservation des espèces. Le Pigeon à cou rouge et le Moqueur corossol sont des espèces peu communes, fragiles et inscrites sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), tandis que la population des limicoles rencontrés sur le territoire martiniquais est en déclin de 52%.