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Le nouveau « pacte de sauvegarde des tortues marines » vise une meilleure connaissance des pratiques de braconnage, en identifiant les plages pour lesquelles les efforts de surveillance doivent être renforcés.
La préfecture de Mayotte a lancé un nouveau pacte de sauvegarde des tortues marines menacées par le braconnage dans le petit archipel de l’océan Indien, avec un ensemble de mesures comprenant le renforcement de la surveillance des plages.
Des centaines d’actes de braconnage rapportés annuellement
« Mayotte est un sanctuaire vital pour les tortues marines. Chaque année, plus de 3.000 pontes sont recensées sur les plages« , rappellent dans un communiqué les services de l’Etat dans le 101e département français. Le braconnage des tortues vertes et des imbriquées, les deux espèces les plus communes à Mayotte, constitue « la première menace pour elles« , indique Hugo Amielh, représentant du collectif citoyen de lutte anti-braconnage, qui organise des rondes sur le littoral pour dissuader les trafiquants.
Selon la préfecture, environ 200 actes sont rapportés annuellement. Les cas de braconnage s’élèvent plutôt à environ 400 pour le Réseau échouage mahorais de mammifères marins et de tortues (Remmat) et même à 1.000 d’après l’association Sea Sheperd, qui intervient régulièrement sur le territoire.
« Les actes de braconnage sont forcément difficiles à quantifier. Mais parfois, en une matinée, on retrouve près de dix carapaces sur seulement quelques plages« , précise Hugo Amielh, qui souligne que ces pratiques ont des effets dévastateurs pendant la période estivale, durant laquelle les pontes sont particulièrement nombreuses.
Une viande prisée
Si le phénomène est aussi important à Mayotte, c’est parce que la viande de tortue est prisée et peut être vendue jusqu’à 50 euros le kilo. Pour lutter contre ces actes pouvant être punis de trois ans de prison ferme et 150.000 euros d’amende, la préfecture vient de lancer un ensemble de mesures.
Le nouveau « pacte de sauvegarde des tortues marines » signé le 1er août, qui engage les acteurs du territoire pour les trois prochaines années, vise une meilleure connaissance des pratiques de braconnage, en identifiant les plages pour lesquelles les efforts de surveillance doivent être renforcés.
Il souligne l’importance d’améliorer les conditions matérielles et l’efficacité des patrouilles mais aussi de lutter contre la consommation de viande de tortue, en suscitant des enquêtes judiciaires sur les réseaux de vente et en poursuivant les consommateurs. Enfin, les services de l’Etat prévoient de lutter contre le phénomène des œufs détruits ou mangés par les chiens et chats errants sur les plages de pontes.
Source : Sciences et Avenir