Monsieur le Président,
Fi aux menaces, oui aux ours
La semaine dernière, les locaux de responsables associatifs militant pour l’ours ont été tagués d’un « Mort aux ours » et subi une tentative de destruction par incendie.
Nous, les représentants des associations de CAP Ours, ne céderons pas aux intimidations ni aux menaces. Nous vous réitérons Monsieur le Président nos demandes :
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un discours clair et ferme confirmant l’engagement de la France en faveur de la restauration de la population d’ours dans les Pyrénées.
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Le remplacement rapide des trois ours tués par l’homme en 2020, conformément à l’engagement pris sous votre présidence dans le « plan ours ».
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La fin de l’impunité pour les opposants violents.
A plusieurs reprises en effet ces dernières années et notamment depuis le début de votre présidence, la « chasse à l’ours » a été déclarée ouverte, comme dans cette vidéo rendue publique en septembre 2017 où un commando cagoulé et armé n’hésite pas à menacer les ours comme les agents de l’État. Le mois précédent, des agents de l’ONCFS (devenu OFB) avaient déjà été menacés, y compris avec armes ; l’été 2019, un de leurs véhicules était incendié …
D’autres faits :
• Mai 2018 : une manifestation d’opposants en réaction à une animation pacifique organisée dans une salle municipale par les associations environnementales dégénère ; seule l’intervention des gendarmes mobiles permet d’éviter le pire. Des menaces, des violences, des dégradations sont pourtant constatées, des plaintes déposées … et rien.
• Août 2019 : une affiche trouvée sur un sentier menace les randonneurs et les touristes de balles perdues lors de chasse à l’ours. Une enquête est ouverte … et rien.
• Janvier 2020 : un pot de miel apparemment empoisonné est découvert en montagne. L’OFB ouvre une enquête … et rien.
• Juin 2020 : un ours est trouvé mort, tué par balles. Une enquête est ouverte, l’État comme de nombreuses associations déposent plainte … et rien encore à ce jour.
• Février 2021, les locaux de l’association Animal Cross sont victimes d’une tentative de destruction par incendie et tagués d’un « Mort aux ours ».
Nous avons bien noté quelques auditions, perquisitions, et gardes à vue, mais aucune mise en examen et encore moins de comparution et donc de jugement.
En parallèle, nous constatons le non remplacement des ours tués par l’homme en 2020. A ce jour, nous pouvons considérer qu’en France, l’oppositionextrême à l’ours a commencé à détruire en 2020 la population d’ours des Pyrénées en toute impunité.
Monsieur le Président, la conservation de l’ours brun étant une obligation légale en regard de la directive européenne 92/43 dite « Habitats », la seule issue pour stopper la violence envers les personnes militantes en faveur du respect de cette obligation mais aussi pour lutter contre l’abattage des ours, c’est de ne laisser aucun doute sur le fait qu’on sauvera l’ours et qu’on l’installera dans la durée.
Monsieur le Président, remplacez les ours tués et mettez fin à l’impunité de l’opposition violente. Seule cette fermeté permettra de développer les mesures en faveur d’une cohabitation apaisée entre les activités humaines et les ours.
Les associations membres de CAP – Ours :
Altaïr Nature, Animal Cross, Association Nature Comminges (ANC), Comité Écologique Ariégeois (CEA), Conseil International Associatif pour la Protection des Pyrénées (CIAPP), FERUS (Groupe Loup France/ARTUS), Fonds d’Intervention Eco- Pastoral – Groupe Ours Pyrénées (FIEP), France Nature Environnement (FNE), France Nature Environnement Hautes Pyrénées (FNE 65), France Nature Environnement Midi- Pyrénées (FNE Midi-Pyrénées), Nature en Occitanie, Pays de l’Ours – Adet (Association pour le Développement Durable des Pyrénées), Société d’Etude de Protection et d’Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest – Pyrénées-Atlantiques (SEPANSO 64), Société nationale de protection de la Nature (SNPN), Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM), Sours, WWF France.