Chaque année, des centaines de milliers d’animaux sauvages sont tués. Des chercheurs sont persuadés que les chasseurs altèrent le patrimoine génétique du gibier qu’ils ciblent. Il est vrai que les exemples d’évolution contrariée sur les bois des cervidés ou sur les défenses des éléphants en Afrique sont troublants.
Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir – La Recherche n°932, daté octobre 2024.
L’humain n’imprime pas seulement sa marque sur les paysages, les végétaux et les animaux domestiqués. Il modifie également l’évolution des espèces sauvages. Le cas extrême, c’est l’extinction d’une espèce. Au 17e siècle, le dodo de l’île Maurice a été éradiqué en quelques décennies, et les 3 à 5 milliards de tourtes voyageuses (Ectopistes migratorius ) qui peuplaient les grandes plaines de l’Amérique du Nord ont été exterminées au début du 20e siècle. Mais il y a plus discret.
Sans forcément en avoir conscience, les chasseurs qui arpentent cet automne les campagnes et forêts altèrent le patrimoine génétique du gibier qu’ils ciblent. En mars, une équipe de l’Office français de la biodiversité (OFB) s’interrogeait ainsi sur l’impact évolutif de la chasse sur les oiseaux. L’article paru dans Biological Reviews ouvre un nouveau champ de recherche. Alors que des centaines de millions d’oiseaux sont tués tous les ans dans le monde, on ne sait rien des conséquences à long terme de ces prélèvements indiscriminés.
« Chaque oiseau est différent de son congénère«
Rien en effet ne ressemble plus à un canard qu’un autre canard de la même espèce. « Pour tout humain, tous les oiseaux se ressemblent et donc le chasseur ne choisit pas son spécimen. Pourtant, chaque oiseau est différent de son congénère« , pose d’emblée Matthieu Guillemain, chef de service à la direction de la recherche et de l’appui scientifique de l’OFB et coauteur de l’article. Le nemrod s’en rend compte lorsqu’il récupère l’oiseau qu’il a tué. Celui-ci est plus ou moins gros, plus ou moins gras et présente un état de santé différent. Il ne faut donc pas seulement envisager la chasse au travers du nombre d’animaux tués – le tableau de chasse -, mais aussi prendre en compte l’état général des animaux prélevés. Ce qui conduit à se poser une multitude de questions.
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