Un seul navire baleinier est encore actif en Islande, où la pratique divise les citoyens. Les rorquals communs, une des espèces dont la chasse est autorisée, sont classés comme « vulnérables ».
Seuls la Norvège et le Japon autorisent aussi cette pratique dénoncée par les associations environnementales. L’Islande a permis à deux navires baleiniers de continuer à chasser la baleine jusqu’en 2029, dans une décision rendue jeudi 5 décembre.
Le permis délivré par le gouvernement islandais, démissionnaire après son échec aux élections législatives du 30 novembre, autorise la prise annuelle de 209 rorquals communs et de 217 baleines de Minke (ou « petits rorquals ») par saison (de mi-juin à septembre). Les rorquals communs, dont 35 000 spécimens vivaient près de l’Islande et du Groenland en 2015, sont considérés comme « vulnérables » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
Traditionnellement délivré pour cinq ans, le permis était arrivé à échéance en 2023. Le Hvalur est le seul baleinier actif ; l’autre baleinier, Tjaldtanga ehf, est autorisé à chasser la baleine de minke mais aucune prise n’a été enregistrée depuis l’été 2018, son propriétaire jugeant l’activité trop coûteuse.
Près de 1 200 baleines tuées chaque année dans le monde
« La démocratie n’est pas respectée et la délivrance du permis porte atteinte aux intérêts du climat, de la nature et du bien-être des animaux
« , ont protesté des associations écologistes. En 2023, 51% des Islandais étaient contre la chasse à la baleine, une hausse de neuf points sur quatre ans, selon une enquête.
Le pays avait suspendu la chasse à la baleine pendant deux mois en 2023 après une enquête du gouvernement, qui avait conclu que les harpons explosifs utilisés par les chasseurs provoquaient aux animaux des agonies de plusieurs heures. Le gouvernement avait ensuite autorisé la reprise de la chasse avec des restrictions sur les méthodes utilisées et la présence d’inspecteurs officiels à bord. La saison 2023 n’avait duré que trois semaines, avec la prise de seulement 24 rorquals communs.
L’arrestation fin juillet au Groenland du défenseur américano-canadien des baleines Paul Watson a remis en lumière cette pratique, objet d’un moratoire depuis 1986 qui reste défié par trois pays. Ces derniers tuent chaque année autour de 1 200 baleines, selon la Commission baleinière internationale (CBI).
Source : France Info