Dimanche dernier, la commune de Racquinghem, dans le Pas-de-Calais, s’était offert les services d’un montreur d’ours pour animer une fête de village. Un spectacle exhibant l’ours Mischa qui n’était pas du goût des associations de défense des animaux, notamment l’ONG Aves et la fondation 30 Millions d’amis. Ce vendredi, le ministère de l’Ecologie a annoncé des mesures à l’encontre du propriétaire de l’animal.
Aves avait, à plusieurs reprises, sollicité la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, sur la situation de l’ours Mischa. Selon l’ONG, l’animal n’était manifestement pas en bonne santé, notamment en raison de ses conditions de détention au domicile de son propriétaire, Alexandre Poliakov, dans le Loir-et-Cher.
« Un certain nombre de manquements »
Lors du spectacle de dimanche dernier, les défenseurs des animaux avaient prévenu les services de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Un contrôle avait été effectué sur place et un second chez le propriétaire, mercredi. Selon le ministère, qui a reçu les rapports de l’ONCFS et des services vétérinaires, « ces contrôles ont permis de déterminer un certain nombre de manquements, en particulier concernant les infrastructures de captivité, mais aussi de constater certaines pathologies sur l’ours Mischa ».
Elisabeth Borne a donc décidé « l’interdiction administrative immédiate et définitive de la présentation au public de l’ours Mischa ». Une mise en demeure a par ailleurs été envoyée au propriétaire lui imposant de « poursuivre et d’assurer un suivi vétérinaire approprié ». Selon le ministère, les services vétérinaires effectueront un nouveau contrôle, d’ici cinq jours, pour constater l’évolution de l’état de santé de l’ours.
Un « plan d’action » sur le bien-être animal présenté à l’automne
Les associations étaient allées plus loin, demandant le placement dans des sanctuaires appropriés de la dizaine d’ours encore utilisés en France pour des spectacles. Sur ce point, Elisabeth Borne ne s’est pas prononcée. Néanmoins, pour Mischa, la situation pourrait être différente. L’Etat se réserve le droit d’engager une procédure de saisie si sa santé ne s’améliorait pas pour « un placement médicalisé de l’animal dans les plus brefs délais ».
Dans un cadre plus général, le ministère de la Transition écologique rappelle qu’une concertation est en cours sur le bien-être animal « de la faune sauvage dans les zoos, les cirques, les delphinariums ainsi que l’élevage des visons pour la fourrure » et qu’un « plan d’action qui sera présenté cet automne ».
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