C’est officiel, la Commission européenne vient d’approuver le Plan Stratégique National de la France, déclinaison tricolore de la Politique agricole commune (PAC) pour les 5 prochaines années. Hormis quelques maigres avancées environnementales, ce sont ainsi 45 milliards d’euros de plus qui subventionneront une agriculture productiviste à bout de souffle et des pratiques néfastes pour la biodiversité et le climat, plutôt que d’accompagner l’indispensable transition agro-écologique.
A l’heure où l’IPBES confirme que les modèles agricoles productivistes cumulent toutes les raisons de l’érosion du vivant, la stratégie agricole de la France pour les 5 prochaines années a de quoi déconcerter. Une fois de plus, la nouvelle PAC, qui entrera en vigueur le 1er Janvier 2023, ne sera pas en mesure d’atteindre les objectifs prévus par le Pacte vert européen ou la Stratégie Nationale Bas Carbone, ni d’assurer la résilience de l’agriculture française face aux bouleversements géopolitiques et économiques, ni d’opérer les changements nécessaires à la préservation de la biodiversité, des ressources naturelles et du climat.
La politique agricole commune devrait soutenir les productions locales faisant vivre les territoires et être mise au service de l’emploi pour dynamiser les campagnes, revaloriser le métier de paysan et préserver l’environnement ; elle encourage plutôt les productions de masse à des fins d’exportation.
la Commission Européenne propose de réduire de moitié l’utilisation et les risques des pesticides chimiques et plus dangereux dans l’UE d’ici 2030 dans le cadre de sa stratégie De la ferme à la fourchette. Avec des objectifs de réduction de pesticides sur 55,9% de sa surface agricole, la France semble faire partie des bons élèves. En apparence seulement : les surfaces concernées par une « gestion durable des pesticides » sont toutes les surfaces engagées dans la voie « pratiques » ou « certification » de l’éco-régime dont le contenu (à l’exception de la certification bio) ne garantit en réalité aucunement une diminution des pesticides, ainsi que les surfaces concernées par la Mesure agroenvironnementale et Climatique (MAEC) « qualité et gestion quantitative de l’eau pour les grandes cultures » qui demeure anecdotique faute de budget et d’ambition….
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