Communiqué de presse de l’IFAW
(Londres, le 5 septembre 2016) – L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a voté à la très grande majorité contre la chasse à la baleine du Japon à des fins scientifiques en Antarctique et dans le Pacifique Nord.
L’UICN se compose de 89 pays membres dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni et même le Japon. L’Union a voté à une vaste majorité pour mettre fin à la chasse à la baleine du Japon à des fins scientifiques. Le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) considère ce type de chasse comme étant menée à des fins commerciales mais sous une autre dénomination.
Le Congrès mondial de la nature de l’UICN qui a lieu tous les quatre ans a débuté à Honolulu, Hawaï, le jeudi 1er septembre. Pour la première fois, plusieurs décisions ont été votées par voie électronique en amont de l’ouverture du congrès.
La motion, votée à une majorité de 95 %, exhorte le Japon à mettre un terme à l’émission de « permis spéciaux » grâce auxquels le gouvernement japonais autorise à chasser des baleines à des fins prétendument scientifiques, permettant au passage de contourner l’interdiction mondiale de la chasse à la baleine à des fins commerciales.
Aujourd’hui et pour l’année 2016, la flotte japonaise dédiée à la chasse à la baleine a fait usage de ces permis spéciaux pour chasser plus de 300 baleines de Minke dont 200 femelles gestantes, 25 rorquals de Bryde et 90 rorquals boréaux.
Le Japon a ignoré la loi internationale et l’opposition mondiale pour reprendre ses massacres illégaux de baleines dans l’océan Antarctique. En mars 2014, la Cour internationale de justice (CIJ) a prononcé un jugement considérant la chasse à la baleine à des fins scientifiques du Japon dans l’Antarctique comme une chasse illégale et nullement mue par des fins scientifiques.
Patrick Ramage, directeur du programme baleines d’IFAW, a déclaré : « Il est appréciable de voir qu’un autre forum respecté et influent tel que l’UICN porte son attention sur ce problème et envoie un message clair au Japon : cette chasse à la baleine cruelle, nullement menée à des fins scientifiques, est inacceptable. »
« Cette motion ne fait pas seulement écho à la décision de la Cour Internationale de justice. Elle fait également suite au fait que le comité scientifique de la Commission Baleinière Internationale (CBI) et des experts indépendants ont montré que les arguments du Japon pour ses prétendues recherches scientifiques étaient fallacieux. »
Le programme de chasse à la baleine du Japon fera à nouveau l’objet d’une surveillance lors de la 66e réunion de la CBI (Commission baleinière internationale) à Portoroz en Slovénie en octobre prochain. Compte tenu des abus à grande échelle du système de permis spéciaux, de nombreux membres de la commission en sont venus à la conclusion que l’émission unilatérale des permis spéciaux par des gouvernements individuels n’a plus lieu d’être et qu’à l’avenir, seule la délivrance de permis pré-approuvés par la CBI sera reconnue.
Patrick Ramage a ajouté : « Il est temps pour le Japon d’abandonner la chasse à la baleine et de se joindre à tous les autres pays comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis et le Royaume-Uni pour étudier les baleines vivant dans leurs océans au XXIe siècle. »
« IFAW persiste à demander l’aide des gouvernements contre la chasse à la baleine afin que la loi internationale s’impose au Japon dans le but de mettre fin définitivement aux massacres inutiles des baleines. »
Le thème du 16e Congrès mondial de la nature est « La planète à la croisée des chemins ».
IFAW est favorable à l’observation des baleines en tant qu’alternative à la cruauté de la chasse à la baleine, mais s’oppose à toutes les formes de chasse à la baleine à des fins commerciales ou scientifiques car il n’existe aucune façon humaine de tuer une baleine.