Alors qu’il représente 70 % de la surface du globe, l’océan reste sous-estimé dans la lutte contre le réchauffement climatique. Or sa capacité à piéger le dioxyde de carbone est immense. Les mangroves, marais salés et herbiers sous-marins, le long des côtes, sont des zones de stockage avérées ; et en haute mer, le phytoplancton offre des perspectives difficiles à chiffrer mais manifestement prometteuses.
Coupées pour leur bois, remplacées par des fermes à crevettes ou supplantées par des projets d’aménagement (ports, routes)… Il y a encore une dizaine d’années, le rythme de destruction des mangroves suscitait une vive inquiétude. De nombreux spécialistes leur prédisaient alors la pire des issues à court terme. Mais même si leur dévastation se poursuit par endroits, les services qu’elles rendent et le capital naturel qu’elles constituent ont motivé une certaine prise de conscience chez les populations locales et leurs autorités. La différence, en termes de dégâts occasionnés par le super-cyclone Haiyan en 2013, entre les zones de mangrove et les zones déboisées aux Philippines, a été une démonstration flagrante de la protection qu’elles apportent aux villages côtiers. Tout comme les conséquences de la destruction des mangroves sur l’accélération de l’érosion des côtes vaseuses déboisées, privées de leur pouvoir filtrant et protecteur de l’environnement marin. Enfin, à moyen terme, la pêche artisanale de crabes, de poissons ou de mollusques dans les mangroves s’est avérée bien plus pérenne que les fermes à crevettes en matière de productivité.
Source : Science & Vie