La LPO participe à la manifestation contre les pesticides organisée à Paris le samedi 5 avril
, aux côtés de dizaines d’autres collectifs associatifs. Initiée par les mouvements Scientifiques en Rébellion et Extinction Rébellion, la « Marche vivante pour un printemps bruyant » vise à dénoncer les impacts catastrophiques des pesticides sur la biodiversité et la santé humaine, à l’occasion de la journée mondiale de la santé.
> Rejoignez la LPO sous la bannière « Plus de chants dans les champs » dans le cortège au départ du Jardin des Plantes, le samedi 5 avril à 14h (arrivée prévue vers 16h30 devant le ministère de la Santé).
En 40 ans, 60 % des oiseaux ont disparu des zones rurales européennes, victimes de l’intensification agricole et des pesticides. Malgré les études scientifiques sur les effets écologiques et sanitaires délétères de ces molécules, nos responsables politiques continuent néanmoins d’aggraver la situation : prolongation du glyphosate, assouplissement des réglementations environnementales, abandon de la filière bio, remise en cause d’organismes publics dont le rôle est crucial pour la transition écologique au service des territoires, tels l’OFB , l’ANSES , la CNDP et l’ADEME , etc.
Plus de chants dans les champs !
Les effets délétères de ces molécules sur la santé humaine et l’environnement sont largement démontrés par les études scientifiques, comme en attestent plusieurs expertises collectives récentes, telles celles de l’Inserm et de l’INRAE/IFREMER. Pourtant, la réaction nécessaire n’a pas eu lieu au niveau français ni à l’échelle européenne. En novembre 2023, le Parlement européen a prolongé de 10 ans l’autorisation du glyphosate avant de rejeter le projet de règlement sur l’usage durable des produits phytosanitaires. En France, les « plans Ecophyto » successifs censés réduire drastiquement l’utilisation de pesticides dans notre agriculture ont lamentablement échoué à répondre aux ambitions du Grenelle de l’environnement de 2007. La loi d’orientation agricole adoptée le 20 février par nos parlementaires vient d’assouplir les réglementations en vigueur, tandis que le texte proposé par le sénateur Duplomb, qui prévoit notamment de rendre possible un retour des néonicotinoïdes interdits depuis 2018 et de faciliter l’implantation de mégabassines, doit être discutée à l’Assemblée en mai prochain.
Vous avez été très nombreux à vous mobilisés partout en France du 13 au 21 mars dernier lors de notre opération « la Nature en deuil » , pour dénoncer ces attaques portées par les parlementaires et le gouvernement à la rencontre de la protection de la nature et de la démocratie participative. Nous vous en remercions sincèrement.
Aujourd’hui, le combat continue ! Le projet de loi dite « loi DUPLOMB » souhaite prochainement ré-autoriser plusieurs molécules interdites, dont les néonicotinoïdes, et favoriser l’agriculture intensive. Cela n’est pas acceptable. Nous ne pouvons plus nous contenter d’attendre que nos campagnes se transforment en cimetières silencieux.
Pour Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO : « Devant l’inaction de pouvoirs publics irresponsables, il revient aux citoyens de se mobiliser pour préserver le vivant. J’invite toutes celles et ceux qui refusent que nos campagnes se transforment en cimetières silencieux à marcher samedi pour un Printemps Bruyant, afin de rappeler avec force que la santé humaine est indissociable de celle de la biodiversité. »
Ensemble, citoyens, scientifiques et associations, faisons entendre notre voix et celle de la nature !