One Voice vient d’obtenir l’interdiction temporaire pour Marineland de déplacer les orques. Une audience se tiendra mardi 16 janvier au tribunal judiciaire de Grasse pour décider s’il est fait interdiction plus durable au parc de déplacer les trois orques afin de permettre aux deux experts judiciaires désignés par la cour d’appel d’Aix-en-Provence le 21 septembre 2023 de mener à bien leur mission en présence des orques. En effet, l’expertise judiciaire ordonnée par la cour d’appel concerne tant l’examen des installations du delphinarium azuréen que l’état de santé des orques, alors même que l’une d’elles, Moana, est morte mi-octobre, âgée d’à peine 12 ans. C’est une victoire d’étape importante pour les défenseurs des animaux que nous sommes, même si elle ne présage en rien l’issue finale. L’audience est prévue le 16 janvier à 9h à Grasse.
Un test de stress qui confirme un départ prochain
Mardi 9 janvier a eu lieu un exercice de stress grandeur nature du transfert des trois orques détenues captives depuis leur naissance au Marineland Antibes, Wikie, son fils Keijo et son frère Inouk.
One Voice était présente et a produit en quasi-direct des images dudit test, qui aurait bien pu se transformer en transfert vers l’aéroport de Nice puis vers le Japon où des delphinariums les attendent, si l’on en croit la parole même des proches ou des soigneurs du parc.
Le vendredi précédent, palissades et grue avaient fait leur apparition aux abords des bassins des orques, et en particulier du bassin dit médical. Ce bassin a été quasiment vidé dès le matin pour tenter de faire monter Wikie dans le brancard qui la maintiendra en place pendant l’intégralité du transport. Mardi soir, la grue est partie.
Les militants de One Voice de l’antenne de Nice et des environs étaient présents dans la journée et le soir. L’eurodéputée Caroline Roose (EELV-Les Verts) a également soutenu notre démarche toute la journée.
Depuis ce jour, preuve que les orques sont bien destinées par le parc à être envoyées très prochainement au Japon – ce qui a été confirmé d’une part par le ministère de la Transition énergétique, qui n’en a démenti que la date ; et d’autre part, par la présence d’une délégation japonaise sur place le jour en question -, nous n’avons pas ménagé nos efforts. Nous devions également faire face au mutisme du Marineland qui refusait tout échange et toute communication.
L’expertise du ministère de l’Écologie qui a coupé la priorité à la nôtre
La première réunion de l’expertise judiciaire indépendante que nous avions sollicitée et qui a été ordonnée par la cour d’appel d’Aix-en-provence était fixée, au Marineland, le 28 novembre 2023. La demande de la secrétaire d’État à la biodiversité de faire la « lumière » sur la mort de Moana six semaines plus tôt – expertise aux surprenantes conclusions – a empêché celle que nous avions obtenue d’avoir lieu à cette date. C’était donc partie remise. La nouvelle date de première réunion d’expertise judiciaire est fixée au 19 janvier 2024.
Compte tenu des importants mouvements autour des orques ces derniers jours, nous craignions un transfert prochain de ces dernières, ce qui aurait rendu l’expertise judiciaire que One Voice a obtenue quasiment sans objet. C’est la raison pour laquelle nous avons sollicité l’autorisation d’assigner en référé d’heure à heure le Marineland, et que nous avons d’ores et déjà obtenu qu’il soit fait interdiction au parc de les déplacer le temps de cette procédure en référé.
C’est une victoire d’étape, obtenue grâce à notre détermination sans faille à trouver des solutions
Nous souhaitons nous mettre tous autour d’une table pour discuter de l’avenir des orques. L’État a une responsabilité envers ces grands mammifères : en 2021, à l’époque du vote de la loi contre la maltraitance animale, les autorités avaient clairement établi qu’il ferait tout pour que ces animaux soient envoyés dans des sanctuaires et non vers une exploitation sans fin. Jamais nous ne nous résignerons : le sanctuaire marin du Canada n’attend que la confirmation de la venue de Wikie, Inouk et Keijo pour pouvoir se tenir prêt à leur arrivée.