Massacre illimité de blaireaux dans le Tarn: One Voice saisit la justice

En pleine période de chasse, dans la commune de Bannières, la préfecture du Tarn a choisi la surenchère en ordonnant une battue administrative visant les blaireaux aussi bien par tir que par déterrage ou piégeage. Un arrêté motivé par des « dégâts » qui n’ont même pas été démontrés et qui, entre autres irrégularités, autorise l’emploi d’un piège illégal. One Voice exige la suspension en urgence de ce texte au tribunal administratif de Toulouse lundi 28 octobre, à 15 heures.

Dans le Tarn, les blaireaux doivent fuir les balles du 8 septembre 2024 au 28 février 2025, et jusqu’au 15 janvier 2025, ils seront également traqués jusque dans leurs terriers. Mais ce n’était pas suffisant aux yeux de la préfecture. Prompte à faire plaisir aux chasseurs, elle a profité de dégâts sur le terrain d’un agriculteur pour ajouter à ce massacre en règle une battue administrative de plus d’un mois à Bannières (81). Depuis le 28 septembre et jusqu’au 3 novembre, les blaireaux ayant le malheur de vivre sur le territoire de la commune sont persécutés. Pour en tuer le plus possible, aucune limite n’ayant été définie, tous les moyens sont bons: tirs, déterrage et piégeage. Surtout, ne leur laisser aucune chance de survie.

Un acharnement insensé

Outre sa cruauté, le texte publié par les services de l’État est complètement illégal. Où sont les preuves des « importants dommages » dont seraient responsables les blaireaux? Non seulement l’arrêté ne les démontre pas mais il s’en sert pour ordonner des méthodes d’abattage qui contreviennent aux réglementations. Le déterrage ne peut être réalisé que par des équipes de veneurs agréées? Qu’importe! Si le lieutenant de louveterie dépêché le souhaite, il pourra « s’adjoindre des piégeurs agréés » qui ne sont normalement pas habilités à cette pratique. Voilà qui leur fera plaisir. Tout comme l’emploi des collets à arrêtoir, ces pièges dont l’utilisation n’est pourtant théoriquement réservée qu’à la capture des renards et blessant atrocement les animaux qui s’y débattent désespérément. Cerise sur le gâteau, aucune procédure de participation du public, pourtant obligatoire, n’a été organisée avant de faire entrer en vigueur ces mesures. Et ce n’est là qu’un échantillon des irrégularités que nous avons relevées.

Face à nos victoires pour les blaireaux, les chasseurs et les préfectures s’obstinent: nous contre-attaquons!

Partout en France, nos actions contre les périodes complémentaires de vénerie sous terre font reculer cette pratique. En 2024, nous avons sauvé la vie de plus de 4000 blaireaux. Une évolution que chasseurs et préfectures combattent main dans la main, multipliant les battues administratives et allant jusqu’à piétiner des décisions de justice ! Nous ne les laissons pas faire. Cette fois encore, nous attaquons l’arrêté de la préfecture du Tarn. Pour les blaireaux victimes de ce texte, nous avons saisi le tribunal administratif de Toulouse le 8 octobre dernier et demanderons en urgence sa suspension à l’audience du lundi 28 octobre.

Nous demandons au public de signer notre pétition pour la protection des blaireaux et l’interdiction du déterrage.