Un an après les manifestations des Soulèvements de la Terre à Sainte-Soline et à quelques jours de l’« Année du castor », « Le HuffPost » a mené l’enquête.
C’est une espèce animale qui a été chassée des rivières françaises… et de la mémoire collective. Un an après les événements autour des bassines de Sainte-Soline, le castor et ses barrages, dans un contexte de changement climatique, valent pourtant la peine qu’on se rafraîchisse les méninges.
Quasiment exterminé au XIXe siècle, le castor était très présent en France avant d’être massivement chassé pour sa fourrure. Protégé depuis une bonne cinquantaine d’années, le castor a repris des couleurs grâce à plusieurs opérations de réintroduction, et compte désormais quelque 20 000 individus en France, principalement dans les bassins du Rhône et de la Loire.
Difficile de lister tous les bénéfices que les rongeurs apportent pour les écosystèmes mais, pour résumer, la Société nationale pour la protection de la nature (SNPN) souligne que le castor favorise « le développement de la biodiversité des zones aquatiques et humides » et aide à « la régulation des crues et à l’épuration de l’eau ». Au point que l’animal est désormais célébré le 7 avril à l’occasion d’une journée internationale qui, en 2024, sera le point de départ d’une « Année du castor » décrétée par la SNPN et plusieurs associations pour célébrer le 50e anniversaire de sa réintroduction dans la Loire.
Le rongeur compte également une importante communauté de fans chez les scientifiques et chez les défenseurs de l’agroécologie. Suzanne Husky est de ceux-là. Diplômée en agroécologie, l’artiste franco-américaine a mis le castor au centre de son travail. « En Amérique-du-Nord, pour certains peuples premiers, l’agriculture et le castor sont liés, et il y a de nombreux mythes associés au rongeur, ce qui montre son importance », explique-t-elle auprès du HuffPost.
Dans un continent où l’existence du castor n’a pas été frappée d’amnésie, « les hydrologues ont compris qu’il était possible de s’appuyer sur une espèce qui a 8 millions d’années d’expérience », poursuit Suzanne Husky. De là à imaginer le recours au castor comme alternative aux mégabassines en France ? C’est le parallèle fait par l’artiste dans plusieurs œuvres, dont celle que vous pouvez voir ci-dessous :
de Clément Giuliano / Huffington Post, 23 février 2024
Photo : PABLO COZZAGLIO / AFP. Plutôt que des mégabassines, ne faudrait-il pas davantage de castors dans les cours d’eau français (photo d’illustration : un castor au Chili en février 2020) ?