Grâce à l’Europe, la LPO et l’ensemble de ses partenaires ultramarins sont réunis sur l’île de La Réunion pour échanger autour des enjeux de biodiversité sur ces territoires aussi riches que vulnérables.
A l’occasion de la clôture du projet européen LIFE BIODIV’OM (2018-2024) coordonné par la LPO, l’ensemble des acteurs se réunissent en séminaire à la Plaine des Palmistes, au cœur du Parc national de La Réunion, du 7 au 9 février 2024. Après plus de 5 ans d’actions, les associations locales de protection de la nature et leurs partenaires publics des territoires concernés affichent des résultats très positifs en matière de protection des espèces menacées.
Ainsi à La Réunion, la SEOR et le Parc national se sont mobilisés pour protéger l’Echenilleur de la Réunion, plus connu sous le nom de Tuit-tuit. Le nombre de couples recensés de cet oiseau en danger est ainsi passé de 37 en 2018 à 55 en 2023, soit 50% d’augmentation. De même à Mayotte, le GEPOMAY a réalisé un travail considérable en restaurant plusieurs sites d’alimentation et de reproduction favorables au héron Crabier blanc, dont les effectifs ont presque quadruplé depuis 2018.
En Guyane, le GEPOG et ses partenaires ont assuré la protection de près de 65% des savanes du territoire contre une espèce végétale envahissante : l’Acacia mangium, dont 13 300 arbres ont été détruits. Le GEPOG a également su mobiliser les acteurs de la pêche pour protéger le Mérou géant grâce à la mise en place d’une démarche de concertation, une approche partagée avec la Réserve naturelle nationale de Saint-Martin qui agit aussi pour le Mérou de Nassau.
En Martinique, le Parc naturel régional a déployé un dispositif important de contrôle des prédateurs sur la Presqu’île de la Caravelle permettant d’assurer la sauvegarde du Moqueur gorge-blanche, un passereau endémique dont il reste quelques dizaines de couples.
Forte de ces réussites, la LPO envisage désormais la mise en œuvre d’un nouveau projet permettant de protéger l’exceptionnelle biodiversité ultramarine française, en élargissant ses interventions dans le Pacifique, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie Française. La LPO et l’association Manu-SOP y poursuivront notamment leur investissement aux îles Marquises pour tenter de sauver de l’extinction le Monarque de Fatu Huva, l’oiseau le plus menacé du territoire français qui compte à peine une vingtaine d’individus sauvages.
Présent à La Réunion, le Président de la LPO Allain Bougrain Dubourg va également inaugurer ce 7 février un Refuge LPO au Mascarin Jardin Botanique, qui va ainsi devenir le premier site d’Outre-mer à rejoindre le plus important réseau de jardins écologiques en France.
Pour Allain Bougrain Dubourg : « Les territoires d’Outre-mer concentrent près de 80% de la biodiversité française. Face aux changements climatiques et à la dégradation des habitats naturels, les enjeux de conservation y sont aujourd’hui prioritaires. La solidarité qui s’est établie entre la LPO et les associations locales permet un espoir de renaissance pour la biodiversité».