Au terme de 4 ans d’enquête, la justice vient de conclure par un non-lieu l’abattage illégal de l’ours Gribouille, début juin 2020 sur la commune d’Ustou, en Ariège, faute de preuves suffisantes.
Ce cas de figure arrive malheureusement trop souvent pour nos grands prédateurs, comme on a pu le constater récemment pour le lynx. Il existe très certainement des destructions illégales passant inaperçues faute de cadavre retrouvé.
L’État a l’obligation légale et morale de restaurer l’ours brun dans un état de conservation favorable dans notre pays. Dans le cadre du Plan d’Actions Ours Brun 2018-2028, il s’était engagé à remplacer les ours morts de causes humaines. La publication de ce plan ours en 2018 était l’un des éléments qui avait motivé la Commission Européenne à lever la mise en demeure de la France concernant cette espèce.
Force est de constater que l’État n’a toujours pas honoré ses engagements depuis 4 ans concernant la mort de cet ours. Pourtant, son remplacement ne pourrait qu’avoir des effets bénéfiques pour contrer l’augmentation préoccupante de la consanguinité au sein de la population d’ours des Pyrénées.
En outre, l’État semble plus enclin à engager le personnel de l’OFB (Office Français de la Biodiversité) dans des actions inutiles, voire potentiellement dommageables, comme les effarouchements de l’ours pour la protection des troupeaux, qu’à mener des actions préventives de protection de l’espèce et de police de l’environnement, pourtant cœur du métier de cette institution.
Cette inaction dans la protection de l’espèce, cumulée à l’absence de sanction des actes délictueux, ne peut qu’inciter à la multiplication de ces derniers.
Nous exhortons donc l’État à enrayer cette spirale mortifère en respectant ses engagements de remplacement de l’ours Gribouille et des autres individus morts de causes humaines.