Le gouvernement américain a autorisé lundi le groupe pétrolier Shell à installer, sous conditions, des forages de pétrole ou de gaz dans l’océan arctique, au large de l’Alaska.
Le département de l’Intérieur, qui est également chargé de l’environnement, a autorisé le groupe pétrolier anglo-néerlandais à lancer des forages dans la mer de Chukchi, une décision qui a provoqué la colère des associations de défense de l’environnement.
Abigail Ross Hopper, directrice générale de l’agence fédérale chargée de la gestion des océans (Boem), a assuré qu’un «niveau élevé d’exigence» avait été retenu afin de protéger l’écosystème de la région ainsi que les besoins de subsistance et les traditions culturelles des habitants originaires d’Alaska.
L’approbation de ce projet «est une étape importante qui montre la confiance que les autorités de régulation accordent à notre projet», a estimé Curtis Smith, porte-parole du groupe pétrolier aux Etats-Unis, jugeant nécessaire que les permis soient accordés «dans les temps» afin que les opérations puissent commencer cet été.
«Dans l’intervalle, nous continuerons à mener des tests et à nous préparer (…) pour être à la hauteur des exigences que les différents acteurs et les autorités de régulation attendent de la part d’un groupe opérant dans l’Arctique», a-t-il ajouté.
Le programme d’exploration de Shell en Alaska a pris plusieurs années de retard.
Après avoir effectué de premiers forages en 2012, le groupe avait été contraint en septembre de la même année de les repousser après un problème sur un navire. A la suite d’un revers en justice portant sur les conditions d’octroi de licences dans la région, il n’avait pas repris les forages en 2014, son patron invoquant alors «un manque de clarté».
L’autorisation accordée par le gouvernement américain a provoqué de vives réactions de la part des ONG environnementales.
«Une nouvelle fois, notre gouvernement s’est précipité pour approuver un projet d’exploration mal conçu dans l’un des endroits les plus reculés et les plus importants de la terre», a déploré Susan Murray, vice-présidente d’Oceana.
«Shell n’a pas démontré qu’il était disposé à opérer de manière responsable dans l’Arctique», a-t-elle ajouté, déplorant que le groupe pétrolier ait été autorisé à «mettre en danger nos ressources océaniques».
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