La modification des habitats par l’homme appauvrit la diversité des espèces animales et végétales locales.
Des plantes et des bêtes qui ne se ressemblent pas, voilà ce qui fait la richesse et la singularité des contrées qui parsèment le monde. Le kiwi d’Okarito, par exemple, ne gambade qu’en Nouvelle-Zélande. L’okapi est endémique de République démocratique du Congo. L’arganier ne pousse qu’au Maroc. Et pour apercevoir un discoglosse de Montalent – une espèce d’amphibien – ou une nivéole à feuilles longues, c’est en Corse qu’il faut se rendre.
Mais ces spécificités locales pourraient s’estomper à mesure que l’homme transforme les habitats naturels en surfaces agricoles et en zones urbaines. Avec, à la clé, une uniformisation des espèces animales et végétales autour du globe.
Ce n’est pas qu’une hypothèse : le processus est déjà bien engagé. Une étude internationale, publiée mardi 4 décembre dans la revue Plos Biology, révèle que les espèces largement répandues, qui s’adaptent bien à tous types de milieux, tirent parti des habitats modifiés par l’homme et y prospèrent.
Plus d’impact aux tropiques
C’est le cas par exemple du pigeon, du faucon pèlerin, du moineau domestique, de la souris grise ou du rat des champs : on les retrouve partout car ils sont particulièrement à l’aise dans ces nouveaux habitats, souligne Tim Newbold, écologue au University College London et premier auteur de l’étude.
A l’inverse, on observe un déclin, à la fois en termes d’abondance et de diversité, des espèces animales et végétales moins communes – qui possèdent des aires de répartition géographique modestes et sont donc plus vulnérables aux modifications de leur environnement – au sein des territoires exploités par l’homme. La chouette effraie des Célèbes, la panthère des neiges ou encore Amblystomus niger, une espèce très rare de coléoptère que l’on ne trouve qu’en France, en font partie….
Suite de l’article de Sylvie Burnouf dans Le monde du 5 décembre
photo : Une femme nourrit un pigeon dans un parc de Minsk, en Biélorussie, le 16 mai. VASILY FEDOSENKO / REUTERS