En octobre dernier, aux îles Marquises, 1 400 personnes ont manifesté leur colère face au projet Hiva Toa. Il s’agit d’un projet de pêche industrielle qui utiliserait une soixantaine de bateaux pour pêcher 3 000 tonnes de thon rouge chaque année. Les citoyens craignent la mort de la pêche artisanale et la destruction des réserves de poissons.
Le projet est pourtant soutenu par la communauté de communes des îles Marquises, qui y voit en particulier ses avantages économiques. Il prévoit en effet la création de 600 emplois directs et la mise en place d’une pêche durable. Eugène Degage, investisseur à l’origine du projet Hiva Toa, ne comprend pas la colère des citoyens : « Il y a 90 000 tonnes qu’on peut pêcher chez nous, alors pourquoi vouloir nous empêcher de pêcher 3 000 tonnes ? »
Pour les ONG et une partie de la population, ces arguments ignorent les intérêts des citoyens et la situation du thon rouge dans le monde. Selon le comité scientifique international pour les thonidés, 96% des stocks de thon rouge ont disparu du Pacifique depuis 1952. « Le poisson qui sera pêché n’est pas destiné au marché local, mais au marché international, asiatique et américain. Il cible le Big Eye, qui est une espèce de thon qui est inscrite vulnérable à l’IUCN. Ce serait quand même dommage que nous Polynésiens, peuple de la mer, venions participer à cette destruction de la population de thon à travers le monde. » interpellait Vincent Rivage, membre de Sea Shepherd Tahiti
Cela fait déjà une dizaine d’années qu’une partie de la population milite pour la création d’une aire marine protégée de 700 000 kilomètres carré et l’inscription de l’archipel au patrimoine de l’UNESCO.
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Source France Info