Espèce menacée et protégée au niveau national et international, les tortues marines sont plusieurs centaines à être massacrées à la machette chaque année, lorsqu’elles remontent sur les plages mahoraises de leur naissance pour y pondre leurs oeufs.
Leur chair se vend à prix d’or au marché noir et les braconniers ne sont quasiment jamais appréhendés. Afin de délier les langues, Sea Shepherd lance une récompense qui sera versée pour toute information permettant aux autorités de poursuivre les coupables : 5000 euros pour ceux qui commanditent le braconnage, 2000 euros pour ceux qui tuent les tortues sur les plages et 1000 euros pour ceux qui consomment leur chair.
Depuis 2017, Sea Shepherd se mobilise sur l’ile de Juillet à Octobre pour tenter d’enrayer le massacre. À ce jour, ses équipes ont mené plus d’un millier de patrouilles et protégé des centaines de tortues. Elles ont fait fuir des braconniers à de multiples reprises.
Sea Shepherd travaille à Mayotte avec des volontaires du village de Mtsamoudou qui se joignent régulièrement aux patrouilles. « Ils n’ont pour la plupart ni l’eau ni l’électricité. Pour certains, ils n’ont même pas leurs papiers et pourtant, ils viennent patrouiller avec nous toute la nuit bénévolement, pour protéger les tortues et ramasser les déchets sur les plages au petit matin » déclare Lamya Essemlali, Présidente de Sea Shepherd France.
« Le braconnage de tortues à Mayotte ne répond en rien à un problème de subsistance » poursuit-elle. « La viande se revend au marché noir jusqu’à 60 euros le kilo et pour l’essentiel, elle est consommée par des mahorais aisés, parfois très haut placés. Si ces massacres restent jusqu’ici largement impunis, c’est parce que le problème n’est pas pris au sérieux par les autorités locales. Il faut que ça change ».
Pendant le confinement, les tortues se sont retrouvées particulièrement seules sur les plages, livrées aux braconniers. La situation déjà critique a donc empiré. Et à ce jour, Mayotte est toujours confinée.
Sea Shepherd qui devait retourner sur l’ile en Juillet pour le lancement de l’Opération Nyamba 4 devra sans doute décaler le début de la mission en fonction de l’organisation post-confinement.
« Nos équipes ont hâte de revenir sur l’ile et de reprendre les patrouilles. D’ici là, on espère que la récompense aidera à enrayer le braconnage » conclut Lamya Essemlali.