L’association JNE a signé l’appel à se rassembler lancé par la Ligue des droits de l’homme et de nombreuses autres organisations (lire ci-dessous), à l’occasion de la présentation de la proposition de loi sur la sécurité globale, qui suscite des débats sur la liberté d’informer.
Mardi 17 novembre 2020, le groupe LREM présentera en séance publique sa proposition de loi sur la sécurité globale. Ce texte s’inscrit dans la foulée du Schéma national du maintien de l’ordre promulgué le 16 septembre par le ministre de l’Intérieur.
En son article 24, il interdit à toute personne de diffuser « l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale, autre que son numéro d’identification individuel, lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police » et que cette diffusion a pour « but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique ».
En réalité, le fait de diffuser l’image notamment en direct serait donc, de fait, quasiment impossible.
Le seul fait de filmer ou photographier conduira à des interpellations et des violences par les forces de l’ordre comme c’est déjà trop souvent le cas aujourd’hui.
Clairement, ce sont non seulement les journalistes, reporteurs-photo, reporteurs d’images, documentaristes, membres d’observatoires citoyens qui sont visés, mais quiconque, qui avec son téléphone portable prendra des photos, notamment lors de manifestations ou mouvements sociaux.
Comment caractériser l’intention ? Comment prendre le risque que quelqu’un d’autre se serve des images pour nuire ? L’autocensure sera massive dans les médias et les plateformes.
En revanche, les membres des forces de l’ordre pourront tout à loisir filmer ou photographier la population.
Clairement, la démarche des député-e-s LREM, porteurs-euses de cette proposition, relaie la volonté du gouvernement qui entend museler la liberté d’informer, de s’exprimer et par là-même de manifester.
Aussi, les organisations syndicales de journalistes SNJ, SNJ-CGT, CFDT journalistes et SGJ-FO, la Fédération européenne des journalistes, ainsi que la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et un grand nombre d’organisations professionnelles et collectifs appellent à un rassemblement le mardi 17 novembre, à partir de 16 heures, Place Edouard-Herriot, à Paris (derrière l’Assemblée nationale).
Un second rassemblement citoyen avec les associations humanitaires, de défense des droits de l’Homme, collectifs, partis et syndicats est déjà envisagé samedi 21 novembre, sur le Parvis des droits de l’Homme, à Paris.
Paris, le 13 novembre 2020
Premiers signataires
SNJ
SNJ-CGT
CFDT
FO
Fédération européenne des journalistes (FEJ)
Fédération internationale des journalistes (FIJ)
LDH
La SCAM – Société Civile des Auteurs Multimédia
La GARRD
Collectif REC (Reporters en Colère)
SDJ de LeMédiaTV
Acrimed
Ras la plume
Reflets.info
Collectif LaMeutePhotographie
Divergence-Images
Les pigistes du Collectif Tu piges
Collectif We Report
Collectif Les Plumé.e.s
Collectif Youpress
Collectif Informer N’est Pas un Délit (INPD)
AJSPI – Association de journalistes scientifiques de la presse d’information
Prix Albert Londres
SIPMCS-CNT(Syndicat interprofessionnel de la presse, des médias, de la culture et du spectacle)
Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE)
Association Prenons la une