Au total, il y a plus de 110 émojis pour représenter des plantes et des animaux mais de nombreuses espèces manquent à l’appel
Chien, chat, cochon, abeilles, dinosaures, roses, trèfles… A première vue, nos outils numériques proposent une large palette d’animaux et de plantes pour décrire la biodiversité. Pourtant, le journal américain The Washington Post déplore dans un article en août dernier la pauvreté de notre bibliothèque d’émojis pour désigner la faune et la flore. Au total, il y a plus de 110 espèces de plantes, d’animaux représentées par des icônes. Mais de nombreuses espèces manquent à l’appel et ces absences en disent long sur la perception humaine de la biodiversité.
« Lorsque les chercheurs ont analysé la liste officielle des émojis liés à la nature reconnus dans le Consortium Unicode, chargé de valider la création des nouveaux pictogrammes, ils ont constaté un décalage frappant entre les options d’émoticônes de nos téléphones et la diversité de la vie sur Terre », note le Washington Post.
27 images de plantes et 126 d’animaux
Les êtres vivants sont classés selon six catégories : les bactéries, les protozoaires, les chromistes, les animaux, les plantes et les champignons. Or, dans la liste des émoticones, seuls les animaux et les plantes sont à peu près bien représentés avec 27 images de plantes et 126 d’animaux. Un seul pictogramme permet de représenter les organismes unicellulaires à travers celui du microbe. Pareil pour les champignons, il n’y en a qu’un. On ne trouve rien du côté des protozoaires et des chromistes.
Pourquoi cela pose-t-il un problème ? Disposer des bons outils de communication aide les biologistes comme à faire passer le message sur les espèces menacées d’extinction, souligne le journal. « Pour que la biologie de la conservation fonctionne, nous devons être capables de communiquer », insiste Stefano Mammola, écologiste au Conseil national de la recherche en Italie et coauteur d’une étude publiée dans la revue iScience en décembre.
Sensibiliser le grand public
Plus les biologistes auront d’outils de communication, comme des émojis, plus ils seront capables de sensibiliser le grand public sur les espèces menacées d’extinction.
Représenter des espèces, même dans le monde virtuel, est une façon de lutter pour sa sauvegarde. Le Washington Post a planché sur huit émojis inédits. On trouve notamment un tardigrade, un axolotl et une étoile de mer. Le Consortium Unicode sera peut-être sensible à cette démarche.