Victime de rumeurs et d’une image déplorable, ce rapace est pourtant un «éboueur» très utile pour les tenants de l’équarrissage naturel.
Reportage dans la Drôme auprès d’éleveurs et d’associations de protection.
Cet après-midi d’octobre, Julien Traversier débarque au bout d’un éperon rocheux surplombant les gorges de l’Eygues, dans la Drôme provençale. Il est seul dans son 4×4, mais 180 paires d’yeux l’observent. Les yeux perçants de vautours, qui tournoient lentement dans le ciel avant de fondre sur l’objet de leur convoitise. Julien est reparti mais a laissé quatre carcasses de brebis. Les vautours fauves se servent en premier. On les croirait sortis d’une BD de Lucky Luke, avec leur dos voûté, leur collerette de plumes duveteuses et leur long cou, qu’ils plongent dans les tissus mous du bétail. Viscères, muscles, foie et poumons sont engloutis en cinq minutes. Les rapaces repartent, le jabot bien plein, la tête rougie de sang. Suivent quelques vautours moines au plumage brun foncé, qui s’attaquent aux parties plus coriaces, comme les cartilages ou les tendons. Aucun percnoptère, ce jour-là, pour picorer les restes de chair ; ces vautours migrateurs sont déjà repartis en Afrique. Quant au gypaète barbu, dévoreur d’os, il ne daigne pas montrer sa tête orangée.
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