Interrogé par les plus grandes ONG de protection de la biodiversité sur ses ambitions dans ce domaine, Emmanuel Macron n’a pas encore répondu, contrairement Nathalie Arthaud, Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Valérie Pécresse https://www.lpo.fr/qui-sommes-
En revanche il vient d’écrire au Président de la FNC – lire la lettre Macron –qui lui avait apporté son soutien public, pour lui rappeler tous les cadeaux déjà faits au monde de la chasse – pendant le précédent mandat (que l’on peut résumer à 40M€ de cadeaux fiscaux et des autorisations de pratiques interdites, logiquement cassées par le Conseil d’Etat et qui a valu à la France un dernier avertissement avant poursuite devant la Cour de justice de l’Union Européenne), pour faire de nouvelles promesses contre nature, et plus spécialement :
– De nouveaux cadeaux fiscaux avec le financement des dégâts agricoles consécutifs à leur propre mauvaise gestion du sanglier ;
– Le renforcement des pouvoirs d’une police de proximité menée par les chasseurs ;
– La gestion (comprendre destruction) des espèces même non chassables, jugées surabondantes et causant des dégâts ;
– La reprise des arrêtés autorisant les chasses traditionnelles des petits oiseaux qu’il juge « conformes au droit européen » ;
– L’extension de la chasse aux oies en février (cassé 13 fois par le Conseil d’Etat).
La Commission Européenne qui attendait des garanties de la part de la France pour ne pas poursuivre devant la Cour de Justice de l’Union Européenne appréciera.
Les français attachés massivement à la protection de la biodiversité comme en témoignent tous les sondages, aussi.
Comme il y a 5 ans, la LPO et d’autres associations de protection de la nature ont interrogé les candidats à la magistrature suprême sur leurs ambitions en matière de biodiversité, en s’engageant à publier leurs réponses. Voici celles que nous avons reçues.
Surprises du peu d’attention portée aux enjeux environnementaux par les candidats déclarés à l’élection présidentielle, nos 8 associations (Humanité & Biodiversité, FNE, LPO, SNPN, OPIE, SFDE, ASPAS, SHF) fortes de plus d’un million d’adhérents, ont voulu vérifier si cet oubli faisait écho à un éventuel désintérêt de la part des Français.
Comme on pouvait s’y attendre, les résultats du sondage IFOP que nous avons fait réaliser témoignent pourtant du contraire :
- 76% des Français considèrent que la protection de leur santé et la protection de
l’environnement sont liées - 81% sont favorables à une interdiction rapide des pesticides dangereux pour la santé ou
l’environnement, même si cela doit transformer les méthodes de travail des agriculteurs - 62% des personnes interrogées seraient disposées à acheter davantage d’aliments bio
produits dans leur région même s’ils coûtent plus cher - 84% disent être prêts à modifier leur consommation de poisson pour éviter la surpêche et
les captures accidentelles d’autres espèces - 82% estiment qu’il est nécessaire qu’une plus grande attention soit portée à la faune et à la
flore lors de l’implantation d’infrastructures de transport et d’énergie - 75% sont d’accord pour interdire la chasse de toutes les espèces menacées
- 75 % estiment légitime de protéger les grands prédateurs (ours, lynx et loup) présents en
France - 81 % considèrent que le respect de la sensibilité des animaux sauvages doit être pris en
compte au même titre que celle des animaux domestiques - 90% des Français se déclarent favorables à une augmentation importante du nombre et de
la superficie des espaces protégés comme les réserves naturelles - 74% estiment que l’éducation à la nature et à l’environnement n’est pas suffisamment
développée en France aujourd’hui.
Compte tenu de l’attente avérée et croissante des Français, et de la trop faible place accordée dans le débat pré-électoral à la question de la préservation de la biodiversité et des écosystèmes, essentielle pour notre avenir commun, nous avons écrit un courrier à tous les candidats pour connaitre et faire savoir les mesures et engagements que chacun compte prendre dans ces domaines s’il est élu. Ci-dessous les seules réponses reçues à ce stade.