L’humain est-il le seul animal capable de se soigner ou cette capacité est-elle partagée par d’autres ? C’est la question de la semaine de Sciences et Avenir.
Le soin chez les mammifères
La réponse est claire : oui, de nombreuses espèces animales se soignent. La médecine n’est sûrement pas le propre de l’Homme ni même des primates. Ainsi, le hors-série de Sciences et Avenir numéro 181 paru en avril 2015 et dédié au génie des animaux donnait quelques exemples : les porcs du Mexique recherchent les racines de grenade qui contiennent un alcaloïde efficace contre le ténia. Le tigre indien ingère des fruits qui éliminent les parasites présents dans les intestins des herbivores dévorés. Le loup d’Amérique du Sud consomme une solanacée (plante) contre les troubles gastriques. Dans son ouvrage Les chimpanzés des Monts de la Lune, la primatologue Sabrina Krief explique comment les chimpanzés se soignent eux aussi grâce à diverses plantes lorsqu’ils sont malades. Grâce à ses observations, Mme Krief a ainsi pu isoler plus d’une vingtaine de nouvelles molécules douées d’activités pharmacologiques contenues dans celles-ci. Les chimpanzés préviennent même les maladies par exemple en consommant des feuilles de Trichilia rubescens qui contiennent des molécules protectrices contre le paludisme.
Le soin chez les insectes
Le papillon monarque se nourrit de plantes de la famille des asclépiades, qui produisent toutes des cardénolides, des molécules toxiques pour les vertébrés. Il est souvent infesté par un parasite nommé Ophryocystis elektroscirrha qui se logent dans les intestins des chenilles et qui persistent chez le papillon adulte. Si la femelle transmet l’infection lorsqu’elle dépose ses œufs, la mortalité est élevée au moment de l’éclosion. Des chercheurs ont montré que les espèces d’asclépiades contenant le plus de molécules toxiques réduisent les infections parasitaires chez les monarques. Ils ont aussi observé les choix des femelles devant pondre leurs œufs : celles parasitées préfèrent opter pour une asclépiade à teneur élevée en cardénolides. Elles chercheraient donc la plante la mieux à même de soigner leur descendance !
Des substances actives contenues dans le nectar des fleurs réduisent les infections parasitaires chez les bourdons fébriles (Bombus impatiens), révélait une étude publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B en 2015. Volontairement ou non, ces insectes se soignent donc en butinant.
Source Sciences et Avenir