Pour l’an dernier, les émissions de gaz à effet de serre en France ont baissé de 4,8 %, soit le double de 2022. Ce record, en partie due à la crise énergétique, ne signifie pas que le réchauffement climatique est derrière nous.
Un record qui va dans le bon sens. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont poursuivi leur recul en France, enregistrant une baisse de 4,8 % en 2023 par rapport à 2022, a annoncé ce mercredi 20 mars le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu. «C’est une année record», s’est-il félicité, soulignant qu’«en une seule année», il s’agit «quasiment de la totalité de la baisse» enregistrée «en France entre 2012 et 2017». Preuve que la diminution des émissions de GES de la France s’est imposée ces dernières années dans la lutte contre le réchauffement climatique. «Cette année 2023 est dans les rails du rythme que nous devons tenir jusqu’à la fin de la décennie», a affirmé Christophe Béchu.
Ce recul survient après une baisse de 4,6 % déjà observée sur les neuf premiers mois de l’année 2023, elle-même consécutive à un repli de 2,7 % sur l’ensemble de 2022. Cette baisse des émissions de GES «vaut dans tous les secteurs», notamment en ce qui concerne les bâtiments et l’industrie, même si elle est «plus modeste dans les transports», «de l’ordre de 2 %», a indiqué Christophe Béchu.
Loin d’être le fruit d’une politique environnementale massive, ce record serait plutôt une conséquence de la crise énergétique que traverse la France depuis le début de la guerre en Ukraine, en 2022. Cette faible baisse des émissions de gaz à effet de serre «ne veut pas dire qu’on aura un été tranquille», prévient en outre le ministre de la Transition écologique. Et de cibler en particulier les Pyrénées-Orientales, où le taux de remplissage des nappes phréatiques est critique : «il n’a pas plu depuis deux ans» dans le département, s’inquiète Christophe Béchu. «Il faut malgré tout qu’on s’adapte et qu’on protège notre planète de cette intensification du dérèglement climatique.»
Source : Libération
Photo : Une usine d’incinération d’ordures ménagères, à Toulouse, en 2020. (Frederic Scheiber /Hans Lucas.AFP)