On le savait déjà, les grands prédateurs tel le loup ont des effets bénéfiques d’un point de vue écologique : sélection naturelle, maîtrise des populations d’ongulés, réduction des risques sanitaires…
Trop peu d’études cherchent à estimer les bénéfices économiques importants dus à leur présence par la réduction des dégâts agricoles et forestiers. Moins connus encore sont les effets de limitation des accidents routiers, pourtant importants.
La FRB a transcrit une première publication datant de 2021 : https://www.fondationbiodiversite.fr/les-loups-rendent-les-routes-plus-sures-ce-qui-genere-dimportants-benefices-economiques-pour-la-conservation-des-predateurs/
Depuis, une étude économique sur la situation en France a été publiée en 2022 : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/10871209.2022.2036391
« La recolonisation des forêts françaises par les loups suscite des sentiments mitigés. Alors que les projecteurs sont braqués sur la prédation des loups sur le bétail, les avantages potentiels du retour des loups ont moins attiré l’attention. Les recherches antérieures n’ont pas réussi à évaluer la valeur économique de ces avantages et se sont concentrées uniquement sur le coût de la prédation. Notre étude propose un exercice de modélisation pour évaluer l’un des services rendus par les loups, à savoir la réduction des collisions entre la faune et les véhicules en France. Nous avons estimé qu’en 2018, la consommation de chevreuils et de sangliers par les loups a permis d’économiser entre 2,4 et 7,8 millions d’euros en évitant les victimes et les dommages matériels dans les collisions routières. Compenser ce bénéfice avec les coûts de gestion de la prédation du bétail pourrait déplacer le débat d’un simple affrontement entre éleveurs et écologistes vers une approche plus systémique et ainsi améliorer la coexistence entre les loups et les humains ».
Et si l’ONF, le CRPF et les grandes compagnies d’assurance finançaient des travaux de recherche dans ce domaine ?
Source
: Yves Vérilhac / LPO
Photo : ©JBDumond2023