La justice russe a ouvert une enquête mercredi après la découverte de 19 cadavres de morses du Pacifique, animal souvent braconné pour son ivoire, criblés de balles et pour certains décapités et privés de leur os pénien, au bord de la mer de Béring.
La découverte macabre a été faite le 23 octobre par la police locale qui patrouillait dans le parc naturel de Beringuia, près de la baie de Providence, a précisé dans un communiqué l’administration de ce parc. Ce parc a été créé en 2013 par la Russie dans la région de Tchoukotka, à l’extrême nord-est du pays, et doit à terme faire partie d’une réserve naturelle russo-américaine. Les corps des mammifères marins repérés non loin d’une banquise qui accueille quelque 400 morses « portaient des traces de coups de feu », a indiqué la même source.
« Neuf corps ont été décapités et avec les baculums (os péniens) arrachés », selon cette source. Le parquet de Tchoukotka a indiqué de son côté avoir ouvert une enquête pour braconnage des ressources maritimes en bande organisée en dépit du « refus illégal » de la police locale de lancer des investigations. Animal sociable, à l’espérance de vie d’environ 40 ans, le morse, dont les mâles adultes du Pacifique peuvent peser jusqu’à deux tonnes, est souvent l’objet du braconnage, notamment pour le précieux ivoire de ses défenses ou sa graisse. Le baculum, un os présent dans le pénis de morses et d’autres mammifères euthériens, est perçu comme un objet de culte chez plusieurs peuples du Nord, comme les Esquimaux ou les Tchouktches.
Long de parfois plus de 50 centimètres, cet os sert notamment aux chamans pour battre sur leurs tambours.
Source : BFM TV