La protection animale est-elle reléguée au second plan dans le grand débat national organisé par Emmanuel Macron ? Selon un sondage commandé par la Fondation 30 millions d’Amis à l’IFOP, c’est l’avis de nombreux Français.
L’Institut français d’opinion publique a interrogé entre le 1er et le 2 février 2019 un échantillon de 1012 personnes. Selon ce sondage, « près de 4 Français sur 5 (78 %) estiment qu’Emmanuel Macron ne prend pas suffisamment en compte la protection animale dans sa politique, note l’association dans un communiqué. Le grand débat national ne risque pas d’améliorer cette perception, puisque les thèmes sur lesquels les citoyens sont invités à s’exprimer laissent totalement de côté la cause animale« . 55% d’entre eux souhaiteraient pourtant que ce sujet soit abordé.
La chasse à courre largement décriée
84% des Français souhaiterait que le dimanche devienne un jour non-chassé, « un souhait quasi unanime et en constante augmentation : + 3 points par rapport à 2018 et + 30 points par rapport à 2009 (54 %)« , note la Fondation 30 millions d’Amis. « Il ne sera pas question d’un jour de non chasse« , avait déclaré en octobre 2018 le président de la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC), Willy Schraen, s’opposant alors fermement à cette idée. Toujours concernant la chasse, 3 Français sur 4 (75 %) se prononcent pour l’interdiction de la chasse à courre. En février 2018, plusieurs députés avaient présenté un projet de loi afin d’interdire cette pratique qu’ils jugeaient « barbare« , pour le moment sans résultat.
Les Français majoritairement contre l’utilisation d’animaux sauvages à des fins de spectacle
L’utilisation d’animaux dans des spectacles soulèvent également beaucoup de critiques. Ainsi, 73% des Français sont pour l’interdiction de la corridas en France, 67% ne veulent plus voir d’animaux sauvages dans les cirques et 64% sont favorables à l’interdiction des delphinariums. » Fin 2018, les associations de protection animale se sont entretenues avec le ministre François de Rugy afin d’obtenir un arrêté ministériel interdisant la reproduction des cétacés dans les parcs aquatiques, sans aucun résultat« , révèle la fondation. En janvier 2018, le Conseil d’Etat avait annulé l’arrêté signé par Ségolène Royal qui stipulait que la reproduction des dauphins dans les parcs marins était interdite.
Difficile pour le moment de renoncer à l’expérimentation animale
Enfin, 86% des Français « sont favorables à l’interdiction totale de toute expérimentation animale lorsqu’il est démontré que des méthodes substitutives existent« . « La Fondation 30 Millions d’Amis adresse aux instances européennes une pétition afin qu’elle incite les états membres à mettre fin aux tests sur les animaux« , ajoute-t-elle. Dans une étude, des chercheurs australiens avaient passé en revue les alternatives les plus prometteuses. « Alors que les techniques alternatives permettent de réduire la dépendance de la recherche pour les animaux, elles ne peuvent pas encore totalement les remplacer, précisait l’étude. Cette impossibilité existe malgré les incitations éthiques, politiques et financières qui persistent dans cette direction« . Les techniques actuelles ne servent bien souvent que de complément à l’expérimentation animale afin de réduire le nombre de spécimens utilisés. « Nous avons encore un bon bout de chemin à faire« , concluaient les chercheurs.
Source : Sciences et avenir