Le gouvernement des Seychelles a annoncé jeudi la création d’une vaste zone de protection marine au sein de l’archipel, dans l’océan indien, pour préserver ses eaux, essentielles au développement de son économie.
Cette réserve, d’une superficie de 210.000 km² – soit approximativement 15% de la Zone économique exclusive (ZEE) seychelloise – s’inscrit dans le cadre du concept d’ »économie bleue », dans lequel les Seychelles, très dépendantes de la pêche et du tourisme, veulent baser leur avenir.
« Notre océan engendre des opportunités de développement, mais aussi des responsabilités », a déclaré le ministre seychellois de l’Environnement, Didier Dogley. « Notre océan est central à notre développement et au futur des générations à venir. »
Il a décrit la création de cette réserve comme « un changement de paradigme dans la manière dont nous gérons et utilisons nos ressources côtières et maritimes ».
Le dispositif a été rendu possible par un accord conclu en 2016 portant sur le rachat de 21 millions de dollars (17 millions d’euros) de dette publique, grâce à l’intervention de l’ONG américaine Nature Conservancy.
Celle-ci a prêté de l’argent au gouvernement seychellois et mobilisé des dons privés, dont un de la Fondation Leonardo DiCaprio, pour financer ce rachat. Ce dernier était conditionné à la création de la réserve, qui permet à l’archipel de protéger ses 115 îles contre les effets du changement climatique, dont le réchauffement, la montée et l’acidification des eaux.
« Cet effort aidera les Seychellois à protéger leur océan pour les générations futures, et servira de modèle pour les prochains projets de protection marine dans le monde », a déclaré l’acteur américain et défenseur de l’environnement Leonardo DiCaprio, qui préside la Fondation.
« Ces protections signifient que toutes les espèces vivant dans ces eaux ou passant par elles sont désormais mieux protégées contre la surpêche, la pollution et le changement climatique », a-t-il ajouté.
Près d’un tiers de la nouvelle réserve sera interdite à tout type de pêche. Et le reste de la zone ne sera accessible que par les petits pêcheurs locaux et pas les gros chalutiers d’une industrie qui rapporte 300 millions de dollars (244 millions d’euros) par an au pays.
Cette réserve comprend l’atoll d’Aldabra, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, et qui sert de lieu de nidification aux oiseaux de mer et abrite des tortues imbriquées, des tortues géantes ou des dugong (vaches de mer).
D’ici 2020, près d’un tiers des eaux seychelloises seront protégées dans le cadre d’un « plan spatial marin », qui permettra d’empêcher la pêche non réglementée ou illégale, ainsi que l’exploration pétrolière ou gazière, et l’exploitation et le dragage miniers en eaux profondes.
Le président de Nature Conservancy, Mark Tercek, prédit que les Seychelles seront un modèle pour le reste du monde. « Ce que vous voyez aujourd’hui aux Seychelles, c’est ce que prévoyons d’introduire dans les Caraïbes et d’autres régions océaniques confrontées à la menace du changement climatique ».
Source AFP
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