En septembre dernier, la pétition « Morts, violences et abus liés à la chasse : plus jamais ça ! » publiée sur le site du Sénat par le collectif Un jour un chasseur, créé à la suite de la mort de Morgan Kean, abattu par un chasseur alors qu’il coupait du bois dans son jardin, recueillait plus de 122 000 signatures.
Les résultats du sondage Yougov pour Animal Cross viennent poser des chiffres sur cette situation de ras-le-bol : 41% des Français habitant en zone rurale déclarent avoir été (eux ou leurs proches) victimes d’une situation d’insécurité liée à la chasse.
À noter que la région parisienne est, naturellement, la région la moins touchée (30%) par ce genre d’incident alors que le Sud-Ouest (42%) est la région la plus sujette aux incidents de chasse.
Parmi les situations les plus souvent rencontrées, le danger lors d’une promenade arrive en première position (49%), suivi par des situations dangereuses sur la route (36%) et les tirs en direction d’une habitation ou d’un bâtiment (25%).
L’étude de YouGov montre que plus de 3 Français sur 10 déclarent avoir déjà rencontré (eux ou leurs proches) des situations d’insécurité liée à la chasse. Dans le détail, les personnes les plus touchées sont celles qui ont des enfants (44%), les CSP+ (42%) et les hommes (41%) : elles déclarent s’être senties au moins une fois en insécurité en raison de la chasse, des chiffres significativement supérieurs à la moyenne nationale.
En ce qui concerne les tranches d’âge, les personnes les plus jeunes (18-34 ans) sont les plus concernées (42% de oui, ce qui est significativement supérieur à la moyenne nationale).
IL Y A URGENCE À AGIR POUR QUE LES FRANÇAIS PUISSENT VIVRE EN SÉCURITÉ
Sur la saison 2020-2021, 80 accidents de chasse ont été recensés, dont 7 mortels concernant 6 chasseurs et 1 non-chasseur (source), alors même que la saison de chasse a été peu active en raison de la crise sanitaire. Mais ils sont probablement plus nombreux : l’étude qualitative réalisée par Animal Cross révèle que 73% des victimes n’ont pas porté plainte.
Par peur de ne pas être entendues ? Outre la difficulté à identifier le chasseur, celles qui ont osé franchir le cap témoignent de situations bloquées, de plaintes refusées ou classées sans suite du fait de gendarmes, de maires ou de conseillers municipaux favorables aux chasseurs ou chasseurs eux-mêmes.
Il ne s’agit pas de pointer du doigt la totalité des chasseurs, mais il est primordial de reconnaître que les comportements de certains d’entre eux sont problématiques et ont un réel impact sur le quotidien de l’ensemble des Français.
À l’issue de cette enquête, Animal Cross demande de profondes réformes dans la pratique de la chasse.
voir le site : Animal Cross