SOS Océan accueille des scientifiques de premier plan et accentue la pression en faveur de l’appel mondial pour un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins

La Deep Sea Conservation Coalition (DSCC) salue l’appel à un moratoire sur l’exploitation minière des grands fonds marins, lancé dans le Manifeste du SOS Océan , publié hier à Paris dans le cadre d’un sommet de haut niveau organisé par la France. Soutenu par des experts océaniques de renommée internationale, le Manifeste reconnaît les dommages irréversibles que causerait l’exploitation minière en eaux profondes aux écosystèmes marins. Il appelle les pays membres de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) à s’aligner sur le consensus scientifique mondial en adoptant un moratoire d’au moins 10 à 15 ans — ou jusqu’à ce que les connaissances scientifiques soient suffisantes pour prendre des décisions éclairées.

Le même jour, la Consultation mondiale sur les grands fonds marins , un groupe d’experts scientifiques internationaux chargé de synthétiser les meilleures connaissances disponibles sur les abysses et l’exploitation minière en eaux profondes, a également lancé un appel sans équivoque en faveur d’un moratoire. Selon leur rapport, une évaluation globale des facteurs environnementaux, sociaux, culturels, juridiques et économiques démontre clairement que les risques associés à l’exploitation minière des grands fonds dépassent de loin les éventuels bénéfices.

Ces appels puissants ont persisté quelques jours seulement après une nouvelle session de négociation de l’AIFM , où les États ont opposé une vive résistance aux pressions de l’industrie visant à accélérer l’autorisation de l’exploitation minière, en exprimant de vives inquiétudes au sujet des destructions environnementales, des risques économiques, mais aussi des menaces sur le patrimoine culturel et les modes de vie.

« Ces appels urgents à un moratoire renforcent l’élan mondial en faveur de la protection des grands fonds marins contre des dommages irréversibles. Un moratoire est la seule réponse face aux menaces grandioses et aux pressions de l’industrie minière. Il constituerait une victoire du multilatéralisme, à un moment où la coopération internationale est plus essentielle que jamais. Les dirigeants doivent saisir l’opportunité des réunions du Conseil et de l’Assemblée de l’AIFM en juillet 2025 pour changer de cap et préserver l’océan pour les générations futures. Nous ne pouvons pas risquer de perdre la dernière zone sauvage de notre planète. » a déclaré Sofia Tsenikli , directrice de campagne mondiale pour la DSCC.

À l’approche de la 3ᵉ Conférence des Nations Unies sur les océans en juin , la DSCC appelle tous les gouvernements à rejoindre cet appel à une action de précaution et à s’engager à protéger les grands fonds marins — un allié essentiel dans la lutte contre le dérèglement climatique et l’effondrement de la biodiversité. Le président Macron a réitéré cet appel lors du Sommet SOS et a exprimé l’intention du gouvernement français de promouvoir un moratoire lors des réunions de l’AIFM en juillet.

À ce jour, 32 gouvernements , plus de 60 entreprises – dont Samsung, Google et Apple – ainsi que des institutions financières, des scientifiques, des experts des Nations Unies en droits humains, des pêcheurs, des peuples autochtones et des groupes de la société civile soutiennent un moratoire de précaution ou une pause sur l’exploitation minière des fonds marins.

Vidéo (extrait) :

« Nous continuons à travailler main dans la main avec nos pêcheurs et nos scientifiques pour réduire les impacts de la pêche sur les écosystèmes. Nous l’avons fait en Europe, notamment en interdisant la pêche électrique ces dernières années. Mais aussi avec l’interdiction du chalutage de fond sur nos écosystèmes marins vulnérables, notamment dans les grands fonds : nous poursuivrons ces efforts afin d’obtenir de nouveaux résultats concrets, grâce à nos scientifiques et nos pêcheurs, pour renforcer nos acquis et mieux protéger les grands fonds marins, en particulier dans les aires marines protégées. »

Extraits du Manifeste :

Sur l’exploitation minière des fonds marins :

Page 4 :

Alors que nous avons déjà dépassé au cours de l’année passée le seuil de sécurité climatique de 1,5°C de réchauffement global reconnu par l’Accord de Paris en 2015, l’Océan mondial — qui couvre près de trois quarts de notre planète — est désormais en crise. Pourtant, en tant qu’êtres terrestres, nous continuons de tourner le dos à la mer. Nous persistons à lui infliger des dommages majeurs, parfois irréversibles. En plus des effets bien identifiés, de plus en plus fréquents et dévastateurs du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité, nous continuons d’augmenter la pression sur nos zones économiques exclusives, la haute mer et, peut-être bientôt, les grands fonds marins.

Page 12 :

Tous les pays représentés à l’Autorité internationale des fonds marins, étant donné les impacts significatifs et irréversibles sur l’ensemble des systèmes océaniques qu’entraînerait le développement d’une nouvelle industrie minière en eaux profondes, doivent s’aligner sur l’avis de la Consultation mondiale sur les grands fonds marins, recommandant « un moratoire sur l’exploitation minière des grands fonds pour une période d’au moins 10 à 15 ans, ou jusqu’à ce que les connaissances soient suffisantes pour prendre des décisions éclairées » .

Sur les monts sous-marins et la pêche en eaux profondes – Page 15 :

La reconnaissance du fait que l’océan est le seul écosystème où l’être humain chasse encore industriellement des animaux sauvages, et que cette industrie a provoqué une forte diminution des grands poissons prédateurs et des espèces sauvages, avec des effets dévastateurs sur les récifs coralliens et d’autres écosystèmes ; d’où la nécessité d’une action soutenue au niveau des États, y compris par les marines nationales, par la transparence et les moyens satellites, par les acteurs économiques, les conventions maritimes régionales et les organisations régionales de gestion de la pêche, contre toutes les activités de pêche illégales, non déclarées et non réglementées, la surpêche, la pêche au krill, la pêche des espèces d’eaux profondes, et, plus généralement, contre toute pratique de pêche destructrice ou nocive.

À propos du DSCC :

La Deep Sea Conservation Coalition (DSCC) a été fondée en 2004 en réponse aux préoccupations internationales concernant les effets néfastes du chalutage profond.

Aujourd’hui, plus de 130 organisations non gouvernementales , associations de pêcheurs et instituts juridiques et politiques à travers le monde collaborent sous l’égide de la DSCC pour assurer la protection des écosystèmes vulnérables des grands fonds marins.

Nous restons à votre disposition pour toute question et/ou pour des interviews

Bien cordialement,, Patricia Roy

Valérie de Baecque / Patricia Roy

valerie@press-consultant.com / patricia@communicationsinc.co.uk