Washington veut réviser à la baisse les normes d’émission des véhicules légers. Servant les intérêts pétroliers américains, cette décision fera bondir les émissions de CO2 du pays. Elle pourrait aussi couper l’industrie automobile US d’importants marchés à l’exportation.
La priorité du moment pour Donald Trump? La réactivation de la production de missiles nucléaires nord-coréens? Vous n’y êtes pas. Les dramatiques incendies en Californie? Vous gelez. La progression de l’enquête sur la possible mainmise de la Russie sur les élections américaines? Tout faux. Non, ce qui motive la Maison blanche, c’est la défense de … l’automobiliste américain.
Comme elle l’avait annoncé en début d’année, l’administration Trump a réécrit, jeudi 2 août, les normes d’émissions automobiles, connues sous leur sobriquet de CAFE[1]. Leur dernière mise à jour datait, il est vrai, de la période Obama, honnie par l’actuel président. Entrée en application en 2017, cette réglementation, acceptée par les 13 principaux constructeurs automobiles américains, fixe une consommation moyenne de 4,3 l/100 km pour les véhicules légers neufs vendus en 2025.
DES NORMES MOINS AMBITIEUSES QUE LES PRÉCÉDENTES
Trop loin, trop ambitieux pour Donald Trump. A sa demande, les ministères des transports et de l’environnement viennent de lancer une consultation sur un nouveau projet de normes, baptisé SAFE[2]. Pour résumer, ce projet de texte revoit à la baisse la consommation (pour une gamme de véhicules légers) à 6,4 l/100 en 2021. Les émissions moyennées de CO2 passeront de 254 g/km, en 2017 à 240 g/km, en 2021. Nettement moins ambitieux que la précédente version. Si l’on n’est pas membre de l’administration américaine.
Dans le cas contraire, SAFE est ce qu’il faut à l’automobiliste américain. En allégeant la contrainte environnementale, les constructeurs produiront des voitures neuves moins chères que sous le règne des normes CAFE. Le gain de pouvoir d’achat est estimé à 2.340 dollars par véhicule. Les ventes devraient exploser. Et qui dit voiture neuve, dit voiture plus sûre. De quoi éviter la mort de 1.000 automobilistes par an, affirme sans vergogne l’administration Trump…
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