Ils ont été enfermés dans des cages, frappés, privés de nourriture : à « Libearty », au coeur des Carpates roumaines, 80 ours sauvés de la captivité se remettent difficilement des mauvais traitements infligés par leurs anciens propriétaires.
« Quand l’heure du repas arrive, Mura se met à danser, elle a toujours peur de ne pas être nourrie si elle ne danse pas », confie à l’AFP Paula Ciotlos, l’un des guides de ce sanctuaire pour ours bruns, le plus vaste du monde, ouvert en 2005 et s’étalant sur 69 hectares.
Après cinq ans passés à « faire le clown » au cirque Globus de Bucarest, Mura avait obstinément refusé de retourner dans l’arène. Le directeur du cirque avait fini par accepter son transfert à « Libearty », un mot créé à partir de « liberté » et « ours » en anglais (« liberty » et « bear »).
« La mise en place de cette réserve a été inspirée par Maia », raconte Cristina Lapis, présidente de l’association « Des Millions d’amis » (AMP), à l’origine de ce projet. Traumatisée par les conditions dans lesquelles elle était contrainte de vivre, cette ourse avait commencé à s’automutiler et est morte des suites de ses blessures, ajoute-t-elle.
Les deux premiers locataires de « Libearty » ont été Lidia, baptisée « la blonde » à cause de son pelage châtain doré, et Cristi, un gros ours brun.
Ils avaient auparavant partagé pendant sept ans une cage de cinq mètres carrés adossée à un restaurant, où les touristes s’amusaient à leur donner à boire de la bière. Leurs pattes portent toujours les traces des blessures provoquées par des bris de verre.
– Des histoires ‘tristes mais éducatives’ –
Tous les ours accueillis dans ce sanctuaire ont une histoire « triste mais éducative », souligne Paula Ciotlos, selon laquelle, en ouvrant le site aux touristes -pas plus de trois heures par jour-, l’association a voulu changer les mentalités.
Suite de l’article de Mihaela Rodina sur TV5 Monde : ici