Ce jeudi 23 février 2023 divers acteurs publics et privés signeront dans les locaux du Parc
naturel régional du Haut Jura à Lajoux dans le département de l’Ain le deuxième « Contrat de rivière
sauvage » Valserine. La cérémonie témoigne de l’adhésion d’un territoire rural au label « Site Rivières
Sauvages », décerné pour la première fois le 17 octobre 2014. Comme l’a indiqué Françoise Vespa, la
présidente du Pnr du Haut-Jura : « Le parc naturel régional, déjà pionnier pour la mise en place du
premier label « Site Rivières Sauvages », est fier de ce renouvellement et renforcement du nombre
d’acteurs impliqués et de la multiplication des actions de conservation ».
La Valserine coule au sein de paysages saisissants sur 54 kilomètres, depuis ses sources proches
de la Suisse jusqu’à sa confluence avec le Rhône à Bellegarde-sur-Valseinre. Elle héberge une
population de truites farios autochtones, un amphibien protégé comme le Sonneur à ventre jaune,
possède une « continuité écologique » intacte. C’est une rivière pilote, laboratoire d’une forme
innovante de conservation des milieux aquatiques d’eau courante les plus préservés de notre pays. Le
processus de labellisation, lancé en 2013, en présence d’Isabelle Autissier, présidente du WWF-France
a conduit à l’attribution du premier label « Site Rivières Sauvages » le 17 octobre 2014. Portées par le
Pnr du Haut Jura, il a débouché sur des actions concrètes pour améliorer encore les habitats d’une des
plus belles rivières de France : effacement de seuil, lutte contre les espèces invasives. La labellisation
de cette rivière a permis l’apport significatif de financements publics et privés sur ce territoire, (plus
précisément sur une masse d’eau non prioritaire). Le nouveau « Contrat de Rivières Sauvages »
confirme une dynamique collective encourageante. Il implique un nombre plus important d’acteurs
publics et privés, son programme d’actions s’est étoffé et est vraiment ambitieux et permet réellement
de répondre aux défis que nous avons collectivement à relever.
Un esprit de coopérations exemplaires, dans le droit fil de la COP 15.
La Valserine illustre ce que notre pays, ses citoyens, scientifiques, ses entreprises, ses
institutions peuvent fabriquer concrètement, pour agir en faveur de la protection de la biodiversité et
d’un « commun de conservation » dont nous percevons de mieux en mieux l’importance. Un des
intérêts majeurs du label est qu’il implique les acteurs locaux, qui deviennent des sortes de « gardiens de la biodiversité », une expression entrée dans le discours de la COP 15 qui s’est tenue à Montréal en
décembre dernier. Lors de cette Conférence des Parties, des engagements historiques ont été pris
pour la biodiversité, comme conserver 30 % des milieux terrestres intacts. Le programme Rivières
Sauvages, parmi d’autres initiatives, témoigne du fait qu’il est possible sur une base volontaire de
conserver les milieux naturels qui ont échappé à l’artificialisation massive du territoire. Notre culture
plus encline jusqu’à présent à réparer les dommages, à restaurer les milieux qu’à empêcher leur
altération évolue. Rivières Sauvages en témoigne et prouve que cette conservation crée des liens, des
richesses, est favorable à l’économie des territoires ruraux.
Un label exigeant, qui célèbre la naturalité.
A ce jour, le label « Site Rivières Sauvages » a été décerné à 33 rivières dans tout le pays. Il
distingue nos rivières les plus remarquables, soit, à peine 1 % du linéaire des 500 000 km de cours
d’eau français. L’initiative, lancée en 2007 par le WWF-France, ERN et le monde de la pêche
récréationnelle en suite de la construction d’un grand barrage sur le Rizzanese, un des ultimes fleuves
côtiers intact de Méditerranée a rencontré un vif succès. Le label repose sur une grille de critères
scientifiques exigeants. Il est soutenu par le Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion
des Territoires, l’Office français de la Biodiversité, l’agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse, de
Département de l’Ain et de nombreuses fondations et entreprises.
Le succès de Rivières Sauvages, qui souhaite aller plus loin que la reconquête du « bon état »
de la Directive Cadre sur l’Eau de l’Union Européenne est un indicateur de l’intérêt grandissant des
Français pour la conservation de leurs ultimes joyaux en eau courante.