Découvrir une nouvelle espèce est toujours une belle réussite pour des biologistes. Mais en redécouvrir une, perdue de vue par la science, est l’aboutissement d’une véritable chasse au trésor. Une telle quête a été accomplie avec succès par The Search for the Lost Birds (« la recherche des oiseaux perdus« , en français), une collaboration entre les organisations Re:wild, American Bird Conservancy et BirdLife International. Un oiseau de l’espèce Otidiphaps insularis a été retrouvé sur une île de Papouasie-Nouvelle-Guinée après une disparition de 140 ans.
Découvert au dernier moment
Une expédition avait posé le pied sur l’île de Fergusson au début du mois de septembre 2022. Les membres avaient alors sillonné la région durant un mois, interrogeant les habitants sur la présence de l’oiseau. Après avoir recueilli de précieux renseignements, notamment auprès des chasseurs locaux qui pensent avoir occasionnellement aperçu des spécimens, les chercheurs ont disposé 20 pièges photographiques dans des lieux stratégiques, notamment sur un versant du Mont Kilkerran, la plus haute montagne de l’île, où l’oiseau pouvait pointer le bout de son bec. Et ce fastidieux travail a payé : un pigeon-faisan à nuque noire, comme l’appellent les anglophones à cause de son allure, est finalement apparu sur les images.
« Quand nous avons finalement trouvé le faisan-pigeon à nuque noire, c’était pendant les dernières heures de l’expédition, explique dans un communiqué publié le 21 novembre 2022 Doka Nason, le membre de l’équipe ayant installé le piège photographique qui a finalement photographié l’oiseau. Quand j’ai vu les photos, j’étais incroyablement excité« .
Une première depuis 1882
Le spécimen a été filmé dans une forêt dense. Les photographies et la vidéo constituent désormais la première documentation scientifique de cette espèce depuis 1882, date à laquelle elle a été décrite pour la première fois. Selon les premières constatations, sa population est faible et sûrement en déclin. D’ailleurs, l’Union internationale pour la conservation de la nature l’a placée dans la catégorie « En danger critique d’extinction » dans sa Liste rouge.