A cause du réchauffement climatique, un virus qui n’était jusque-là présent qu’en Arctique se répand dans le Pacifique.
Le réchauffement climatique continue de faire des dégâts. Outre la destruction de l’habitat de nombreuses espèces, il permet en plus la propagation d’un virus mortel. Les victimes : les mammifères marins, comme l’explique une étude publiée le 7 novembre dernier dans le Nature Research Journal. S’attaquant notamment aux loutres, aux phoques et aux lions de mer, ce virus cause des difficultés respiratoires, avec l’apparition de fièvre, d’écoulements nasaux et oculaires. Désorienté, l’animal infecté est alors incapable de chasser et de se nourrir. Les scientifiques expliquent que le Phocine Distemper Virus (PDV) ne sévissait alors que dans l’océan Atlantique. Mais à cause de la fonte des glaces, de nouveaux passages se sont ouverts, permettant aux animaux arctiques infectés d’accéder à l’océan Pacifique et d’interagir avec des animaux sains.
Observé pour la première fois sur des phoques communs européens en 1988, le virus avait fait des centaines de victimes dans la population. Il avait de nouveau connu un gros pic en 2002, puis en 2004, cette fois sur des loutres de mer en Alaska. Le fait que le virus s’en prenne à différentes espèces, dans différentes mers, a conduit les scientifiques à penser que la fonte des glaces était responsable de la propagation de l’infection. Après avoir étudié le PDV pendant 15 ans, les experts se sont rendus compte que les épidémies étaient bien plus fortes quand la banquise était au plus bas, avec l’ouverture de passages. « Les risques de pénétration d’agents pathogènes entre les océans du Pacifique Nord et de l’Atlantique Nord pourraient devenir plus fréquents à mesure que la glace de mer arctique continue de se réduire », s’alarment les chercheurs dans un communiqué.
Responsable du réchauffement climatique, l’homme serait aussi indirectement lié à un cancer frappant les moules à travers le monde. Ce cancer contagieux a été observé sur des espèces de moules différentes, au Canada, en France, aux Pays-Bas, au Chili et en Argentine. Des animaux infectés auraient été accidentellement transportés sur un navire de transport maritime international, causant la propagation de la maladie.
Source GEO