Une baleine de Cuvier a été abattue fin janvier 2017 sur l’île de Sotra au sud-ouest de la Norvège. Acte barbare ? Non, il s’agissait plutôt de mettre fin aux souffrances du mammifère. A plusieurs reprises, les secours ont tenté de le ramener au large. Sans succès. L’animal de deux tonnes pour 6 mètres de long, visiblement trop faible, revenait s’échouer invariablement. Le zoologiste Terje Lislevand a pu examiner la baleine. « L’histoire est passée aux informations et un de mes collègues m’a dit qu’il était intéressant d’aller étudier cet animal plus attentivement, car il pouvait s’agir d’une espèce rare, explique le scientifique à Sciences et Avenir. Et effectivement, elle s’est avérée être l’une des premières baleine à bec de Cuvier jamais observée en Norvège. » A défaut de pouvoir se pencher sur un spécimen vivant, ses ossements seront rassemblés au Musée de l’université de Bergen et exposés à partir de 2019.
Du plastique en grande quantité dans l’estomac
« Je n’ai pas vu la baleine quand elle était encore en vie. Mais le rapport des personnes qui l’ont tué dit qu’elle se comportait étrangement. Après l’avoir remise à l’eau, elle est revenue s’échouer à plusieurs reprises. Elle passait également pour exceptionnellement apprivoisée et ne semblait pas avoir peur des hommes »
, poursuit le scientifique. Pour tenter de comprendre le comportement du mammifère, des vétérinaires ont pratiqué une autopsie. Résultat : une trentaine de sacs en plastique obstruait son appareil digestif, tapissant littéralement l’estomac. Ce qui empêchait donc le cétacé de se nourrir. Selon le scientifique, la baleine les a sans doute confondu avec des proies. « La nourriture habituelle de cette espèce est le calmar et le poisson. Je soupçonne que les sacs en plastique dans l’eau puissent ressembler à des calmars et que la baleine les a activement attrapé, et non pas avalé par accident », précise-t-il.
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