Un groupe de scientifiques s’est réuni début juin. L’objectif était d’organiser un survol des eaux européennes afin de récolter des données sur les cétacés.
La quatrième campagne SCANS va avoir lieu en juillet et couvrira l’ensemble des eaux européennes de l’Atlantique, de la mer du Nord jusqu’à Gibraltar. Pour préparer cet évènement, une équipe internationale de chercheurs s’est regroupée du 30 mai au 2 juin à l’université de La Rochelle. Les campagnes SCANS sont des actions impulsées et menées par des scientifiques de différents pays dans le but de s’informer sur l’état des populations de cétacés dans les eaux européennes de l’Atlantique. Huit pays prennent part à cette quatrième campagne, la France, la Suède, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Espagne et le Portugal.
La première campagne SCANS a eu lieu en 1994, la deuxième en 2005 et la troisième en 2016. Ces campagnes servent à améliorer le protocole scientifique. Les don- nées récoltées peuvent déjà être utilisées pour estimer le nombre de cétacés à l’échelle européenne par exemple. L’objectif est d’augmen- ter la fréquence des campagnes. Pour cela les scientifiques doivent trouver le financement nécessaire.
« Pour avoir une vision complète des eaux européennes, la meilleure chose à faire est de travailler avec des scientifiques qui viennent de différents pays », explique Mathieu Authier, ingénieur de recherche à l’Observatoire Pelagis et membre de l’équipe de chercheurs. « Les campagnes SCANS sont synonymes de collaboration internationale. Pour avoir des données de qualité, comparables et homogènes, il faut travailler avec les mêmes méthodes. Pendant la crise sanitaire, on ne pouvait pas vraiment faire de comparaisons entre les chiffres des différents pays car les méthodes de calcul étaient différentes », continue-t-il.
La semaine dernière, le groupe de scientifiques s’est réuni pour se coordonner et s’assurer d’avoir les mêmes méthodes de recherche, de calcul, etc. La campagne prendra la forme d’un survol aérien des eaux européennes par huit avions. Chacun d’entre eux accueillera un équipage de quatre personnes : un pilote et deux observateurs, pos- tés des deux côtés de l’avion. Ils scruteront la mer par des hublots bulles qui leur permettront d’avoir un champ de vision plus large. Le dernier membre de l’équipage aura pour rôle, à l’image d’un greffier, de prendre en note toutes les observations de ses collègues. Seul un des équipages, qui sera chargé du golfe de Gascogne, dis- posera d’une aide digitale qui ser- vira aux scientifiques à différencier deux espèces de dauphins qui se ressemblent dans cette zone.
Lucas Gourmelon/Le Phare de Ré/8 juin
Photo : Les différentes campagnes SCANS ont permis de détecter des tendances, mais une fréquence plus élevée serait nécessaire. © Hélène Peltier