Le week-end des 24 et 25 janvier 2015, la LPO et le Muséum lancent un nouvel appel à toute la population afin de participer à la troisième édition nationale du comptage des oiseaux des jardins en hiver.
Crée en mars 2012, conjointement par la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) et le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), Oiseaux des jardins est un observatoire national qui associe des scientifiques et la population, experts ou profanes, jeunes ou moins jeunes, citadins ou ruraux, dans une démarche volontaire de sciences participatives. L’objectif est d’évaluer la richesse écologique de nos jardins tout en effectuant un suivi des différentes populations d’oiseaux et d’analyser l’impact de l’Homme et des changements globaux que nous vivons actuellement.
Pour participer, après s’être inscrit sur le site de l’Observatoire des oiseaux des jardins, il suffit de réserver une heure durant le week-end des 24 et 25 janvier, et de vous poster sur votre balcon, dans votre jardin, dans un parc public ou même dans une cours ou un square. Durant cette heure, notez tous les oiseaux que vous verrez, dans le lieu que vous aurez choisi, ainsi que leur fréquence. Cependant, afin d’éviter de compter plusieurs fois le même individu, n’inscrivez que le nombre maximal d’oiseaux d’une même espèce vus en même temps et uniquement ceux qui se sont posés. Pour faciliter votre travail, une fiche d’aide à l’observation est disponible sur le site de l’Observatoire. Une fois ce travail effectué, il ne vous reste plus qu’à transmettre vos données sur le site de l’Observatoire des oiseaux des jardins. Si jamais, un doute subsiste quant à l’identification d’un oiseau, prenez une photo et envoyez-la à l’équipe de l’Observatoire à l’adresse oiseauxdesjardins@lpo.fr avant le 28 février.
Reconnecter les citoyens à la nature
Cette initiative d’associer la population au comptage des oiseaux des jardins nous vient des Anglais qui pratiquent cela depuis très longtemps. «Les oiseaux des jardins se prêtent bien aux sciences participatives. Beaucoup de personnes adorent observer dans leur jardin. Mais beaucoup pensent que ce sont des oiseaux qu’on voit souvent et qui se portent bien. Or, c’est faux car l’on constate un déclin» nous explique Marjorie Poitevin, animatrice du programme.
Les sciences participatives permettent aux citoyens «de se reconnecter à la nature», comme le souligne Frédéric Jiguet ornithologue professeur au MNHN et directeur du Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d’Oiseaux (CRBPO), et donc de dépasser les a priori tout en développant leurs connaissances. De plus, cette collaboration gratuite, qui n’en est pas moins sérieuse, permet aux chercheurs de récolter un maximum de données. «En tant que scientifiques, les jardins ne sont pas des lieux où l’on peut effectuer des recensements, puisqu’ils sont privés. Pour réussir à collecter autant de données nous ne sommes pas assez nombreux et nous manquons de temps» ajoute Marjorie Poitevin.
Des données de qualité
L’ensemble des données recueillies font l’objet de vérifications par les scientifiques. Marjorie Poitevin note qu’au début des inscriptions les gens posent beaucoup de questions et plus le temps avance moins les personnes sollicitent les scientifiques. Elles «se spécialisent apparemment petit à petit dans la reconnaissance des oiseaux». De plus, «même si ces données viennent du grand public et non de spécialistes on était convaincu que ça avait de la valeur, mais il fallait le prouver» déclare Frédéric Jiguet. Des chercheurs ont donc analysé ces données recueillies par la population, autour de la question de la répartition des oiseaux dans les jardins, et ont vu qu’elles coïncidaient avec des études et des données scientifiques déjà existantes, ce qui prouve qu’il s’agit de données de qualité. En effet, les oiseaux en Europe centrale hivernent en grande partie sur la côte atlantique et méditerranéenne. Cette distribution se retrouve dans les données des week-ends de comptage. Désormais, «on va pouvoir s’interroger sur des sujets dont on ne connaît pas la réponse» ajoute Frédéric Jiguet.
Ce programme connaît un franc succès et a permis, grâce aux données collectées durant l’hiver 2013-2014, de montrer qu’en 2014 il y avait environ 19 oiseaux de moins dans chacun des jardins par rapport à 2013 et que quatre espèces manquaient significativement dont le Pinson des arbres et le Verdier d’Europe.
Alors rendez-vous le week-end des 24 et 25 janvier pour vérifier si cette tendance se confirme et pour les amateurs qui veulent contribuer plus largement aux recherches ils sont les bienvenus tout au long de l’année grâce aux divers observatoires Vigie-Nature du Muséum.
Source : le Figaro