Au Zimbabwe, plusieurs éléphants sont morts de façon mystérieuse. Un type de bactérie très rare a depuis été découvert dans certains corps.
En 2020, la mort mystérieuse de 35 éléphants au Zimbabwe et de 356 éléphants au Botswana, pays voisin, faisait la une des journaux. Un mystère qui vient peut-être d’être résolu par des scientifiques. Comme ils le dévoilent dans la revue Nature Communications, l’étude des corps des animaux zimbabwéens a en effet montré la présence chez certains d’entre eux d’une bactérie très rare.
Comme le rappellent les auteurs de l’étude, le décès des animaux a été foudroyant. Certains semblaient ainsi s’être effondrés, mourant subitement alors qu’ils marchaient ou couraient. Ce sont ensuite 15 éléphants du Zimbabwe qui ont été nécropsiés.
Des éléphants qui souffraient de septicémie
Les résultats ont confirmé que 13 des pachydermes souffraient de septicémie à leur mort. Celle-ci pourrait avoir été causée chez six d’entre eux par une bactérie, appelée Bisgaard taxon 45. Celle-ci a déjà été trouvée à quelques reprises dans des écouvillons prélevés sur des morsures de tigre ou de lion,
Ce type de bactérie n’était pas complètement mystérieux – on savait qu’elle existait, a expliqué à la BBC le professeur Falko Steinbach, de l’Agence britannique de santé animale et végétale. Mais il n’a pas été associé à une septicémie et n’a jamais été trouvé chez les éléphants d’Afrique. »
Le scientifique a déclaré qu’il soupçonnait les éléphants d’être soumis à un « stress sévère » en raison de la sécheresse persistante et de la pénurie de nourriture. Une situation qui aurait pu compromettre la santé des animaux, permettant à la maladie de vaincre leurs défenses immunitaires. De plus, les éléphants étant très sociaux, les chercheurs craignent qu’ils puissent également transmettre la bactérie à d’autres membres de leur troupeau, expliquant ainsi le grand nombre de décès.
« C’est relativement courant, a-t-il expliqué au média anglais. Nous avons beaucoup d’agents pathogènes qui ne provoquent généralement pas de maladie – et certainement pas de mort. Mais si les défenses de l’hôte s’effondrent, cela permet à la bactérie de se propager et, en fin de compte, cela ne provoque pas seulement une infection locale après une morsure – mais provoque une maladie grave. »
Une espèce menacée
De son côté, Laura Rosen, de la société américaine Transboundary Epidemiology Analytics, a déclaré à la BBC que cette découverte était « très préoccupante ». « Les éléphants de savane africaine sont une espèce en voie de disparition, avec seulement 350000 individus restants à l’état sauvage et des pertes continues estimées à 8 % par an. Enquêter sur la mort de ces éléphants est crucial pour assurer l’avenir de cette espèce majestueuse. »
Selon le professeur Steinbach, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre « le lien entre cette infection et le stress associé aux événements météorologiques extrêmes tels que la sécheresse, qui peuvent rendre les épidémies plus probables ».
« Nous espérons qu’avec d’autres études, nous serons en mesure d’identifier non seulement ce qui conduit à ces épidémies, mais aussi peut-être de proposer des stratégies d’intervention – peut-être même un vaccin. Mais cela nécessiterait une enquête plus approfondie et approfondie », conclut-il.
Source GEO